
Sylvie Courvoisier : To Be Other-Wise
Interprète rigoureuse, improvisatrice inspirée, autant à l’aise dans une musique de chambre d’inspiration européenne que dans des expérimentations avant-gardistes, la pianiste suisse (qui vit aux Etats-Unis) Sylvie Courvoisier aime les aventures inédites et, le plus souvent, avec des musiciens novateurs. Citons, entre autres, son trio avec Drew Gress et Kenny Wollesen, ses fréquentes apparitions avec le trompettiste Wadada Leo Smith ou ses enregistrements en duo avec le violoniste Mark Feldman (par ailleurs son époux), la guitariste Mary Halvorson (le nouvel album de ce duo, « Bone Bells » devrait sortir en mars) ou encore avec le jeune pianiste Cory Smythe. « To Be Other-Wise », son nouvel opus, est un album en solo, seulement le deuxième de sa carrière (le premier, « Signs and Epigrams », date déjà de 2007). Ce disque nous fait ressentir des sensations très diverses, allant de morceaux poétiques à la pureté fascinante à d’autres, davantage académiques ou abstraits, mais également des passages plus tortueux, voire fiévreux. Ces différentes atmosphères et cette diversité de couleurs sont propres à la pianiste et c’est ce qui en fait sa richesse. Comme c’est souvent le cas avec Sylvie Courvoisier, chacune des douze compositions qu’elle a écrites est dédiée à une personne différente (ce qui explique aussi ces climats multiples) : ici, sont notamment mis à l’honneur Hugo Pratt, Wadada Leo Smith, Ned Rothenberg, Olivier Messiaen, Mary Halvorson et le père de Sylvie Courvoisier, sans oublier ses trois chats…