
Sisyphe : Sisyphe
C’est en 2022, à Nice, que trois musiciens issus du conservatoire prennent la décision de former un groupe de jazz. C’est le guitariste Hugo Dangel qui prend le leadership assez logiquement. Il est, en effet, le responsable des huit compositions qui figurent sur ce premier album. Qui est l’aboutissement de deux années passées à les peaufiner sur scène. Aux côtés d’Hugo, Nicolas Gossiaux tient la batterie et Elias Salamo joue de la contrebasse et de la basse électrique. Un trompettiste et un saxophoniste se poseront chacun, avec efficacité, sur un titre. Question d’apporter quelques belles nuances à leur musique et de la pousser vers d’autres sommets. Et là, je fais référence à la mythologie grecque où Sisyphe, comme châtiment, dut inlassablement pousser une pierre jusqu’à la cime d’une montagne ! Espérons que les choses soient plus aisées pour notre trio ! Essentiellement dévoué au jazz, l’univers du groupe n’en assume pas moins diverses influences qui incluent un peu de rock posé, de post-rock, d’électronique et de la musique expérimentale. Pour preuve ce « Genèse » placé en ouverture qui conjugue un peu de Mogwai et de Carlos Santana avec une belle finesse dans le jeu du guitariste. Ce jazz serein, hypnotique, répétitif, calme est la marque de fabrique du groupe et nous la retrouverons sur plusieurs plages. Mais sur deux d’entre elles, Sisyphe évolue dans le jazz universel, notamment sur « Toulon » et « Softly, As In A Morning Sunrise », des titres sur lesquels les cuivres interviennent mais où tout le monde joue dans la tradition d’un jazz plus conventionnel ! Avec plusieurs efficients solos joués de tous. S’ils sont tous trois de remarquables musiciens, bien mis en valeur sur toutes les compositions, la guitare est souvent mise en évidence et je la trouve particulièrement convaincante sur « Rêve espagnol » ou effectivement elle nous livre des belles sonorités hispaniques. Sisyphe nous quitte tout en douceur
sur le beau « Résilience » et sa petite montée en densité sur la fin du morceau. Symbole de la mythologie ? Qui sait ? Retenons que ceci sont des débuts intimistes, introspectifs et que tout l’album est très agréable à écouter.