Le Gaume Jazz a quarante ans !

Le Gaume Jazz a quarante ans !

Jean-Pierre Bissot © Hugo Lefèvre

Quarante ans du « Gaume Jazz », un festival exemplaire dont Jean-Pierre Bissot nous retrace quelques grandes lignes avant de dévoiler une programmation 2025 de très haute tenue.

L’ « ACT » de naissance

« En juillet 1983, ce sont les prémices d’une grande aventure : l’ACT Big Band vient donner un concert à Fontenoille, deux bus viendront de Louvain-La-Neuve pour l’événement. En 1985, il n’existe plus de festival de jazz en Wallonie… Et des circonstances particulières font que le quartet du trompettiste Don Cherry vient se produire à Chassepierre, l’ACT Big Band y revient en première partie : Félix Simtaine, Michel Herr, Richard Rousselet, Bert Joris, Erwin Vann, Phil Abraham, Fabrice Alleman…  Et une deuxième journée est ajoutée : gros succès ! »

Des souvenirs, des premières

« En 1988, il faudra se rendre deux fois à Paris pour la signature du contrat du concert de Claude Nougaro qui revenait de l’enregistrement de « Nougayork » à New York ! Les projets avec les Jeunesses Musicales se multiplient : Danemark, Suède… ; ainsi que le rapprochement avec l’European Jazz Network et l’AJC.

«En 1993, le Trio EST d’Esbjorn Svensson donne son premier concert hors Scandinavie en Gaume.»

En 1993, le trio EST d’Esbjorn Svensson donne son premier concert hors Scandinavie en Gaume ; le lendemain, le pianiste me téléphone pour me remercier et annoncer que le projet du trio se poursuivra… On sait ce qui a suivi ! Le Gaume Jazz, ce sont aussi les premiers concerts en Belgique de Youn Sun Nah, de Stefano Bollani, de Jean-Marie Machado… »

Les découvertes belges

« Entre 1985 et 1994, se produisent sur les scènes de Rossignol des artistes belges dont les noms étaient à peine connus à l’époque : Pirly Zurstrassen, Eric Legnini, Nathalie Loriers, Jean-Pierre Catoul, Ivan Paduart, Diederik Wissels, les groupes Trio Bravo, Aka Moon… »

Cartes blanches et créations

« Il fallait trouver ce petit peps en plus par rapport aux autres festivals. L’idée de la carte blanche est alors née : le premier fut Steve Houben avec le contrebassiste Red Mitchell en 1990. Suivirent Aka Moon et Sivaraman, l’hommage à Jaco Pastorius par Michel Hatzigeorgiou… En 1994, Charles Loos « ouvre la voie » des créations avec « No Wall, no War » ballet créé avec des jazzmen live et des danseurs sous la conduite de Martine Hébette. »

«1053 concerts, 664.798 spectateurs !»

Les chiffres

« 1053 concerts ! Dont 750 belges ! 303 groupes internationaux, principalement européens ! Et un souci permanent de veiller à la santé de nos oreilles avec un sain niveau sonore. Nonante-quatre créations à ce jour ! 664.798 spectateurs ! »

Le OFF et les stages

« En 2007, c’est la première d’un stage créatif « jazz & arts plastiques » pour de très jeunes enfants (Les P’tits Gaumais du Jazz) en marge du festival : les enfants se produisent en lever de rideau accompagnés par des jazzmen professionnels, leurs créations décorent le site, les parents rejoignent le festival… Et en 2013, c’est le Gaume Jazz OFF qui est mis en place afin d’investir des lieux insolites hors de Rossignol avec l’appui de nouveaux partenaires : le « OFF » de promotion pour attirer un nouveau public et le « OFF» de terroir, avec des formules inédites dans des lieux insolites. »

Et en 2025 ?

D’abord, un nouveau projet en association avec Leuven Jazz/JazzLab/VI.BE: Jazz bij de Buren/ Salut les Voisins, c’est accueillir quatre projets émergents entre voisins du Nord et du Sud. Children of Simone, Kin Gajo, Elis Floreen et le quartet Bord du Nord feront leurs premiers pas dans le Sud de la Belgique et ouvriront de nouveaux paysages sonores.

Tête d’affiche, Black Lives, est un projet auréolé de nombreuses récompenses – « Meilleur groupe international de l’année » en France, « Coup de Cœur » dans Le Monde, le projet réunit une incroyable brochette de musiciens portés par Reggie Washington : David Gilmore, Pierrick Pedron, Gregory Privat, Gene Lake, Sonny Troupé, et les chanteuses Catherine Russel (nominées au Grammy Awards Best Jazz vocal album 2025 !) et Georgia Heers.

China Moses a hérité de la voix de sa maman Dee Dee Bridgewater et ce n’est pas rien ! Un voyage soul, blues, funk… Du vrai jazz quoi !

Stephane Galland et ses Jazz Hunters méritent largement une place parmi les stars du festival : son projet est puissant, chargé de nouveaux grooves et met en avant une série de jeunes musiciens d’exception. A ne pas rater !

Naïssam Jalal © Jean-Luc Goffinet

Naïssam Jalal nous emmène au cœur de la musique classique indienne avec un tout nouveau projet « Landscapes of Etérnity » : ceux qui ont eu la chance d’avoir une place dans la salle du centre culturel pour son passage précédent au Gaume seront là à l’heure !

Tom Bourgeois présente son tout nouvel album « Lili » (paru chez IGLOO) A lire prochainement sur JazzMania, son interview à propos de ce projet.

Deux cartes blanches le dimanche : le guitariste Quentin Liégeois proposera un nouveau trio avec Cédric Raymond à la contrebasse et Umberto Odone à la batterie, alors qu’Aurélie Charneux invite Eve Beuvens, Marine Horbaczewski, Simon Leleux et Nicolas Puma pour un voyage entre Balkans, Orient et univers multiples.

D’autres noms pour vous convaincre si ce n’est déjà fait ? Olivier Collette Heptone Colours, Auster Loo Collective, Wajdi Riahi, Maâäk Quintet, Eve Beuvens Trio, JF Foliez Quartet, et bien d’autres à découvrir.

Toutes les infos et le programme complet sont sur le site www.gaume-jazz.com. Les jeunes jusque 30 ans profitent de 50% sur des tarifs déjà très attractifs et les concerts off de la semaine précédant le festival sont pour la plupart gratuits !

Jean-Pierre Goffin