Myra Melford : Splash
Nous connaissons mal Myra Melford. A vrai dire, nous ne la connaissions surtout qu’au travers ses collaborations, multiples et diversifiées (Joëlle Léandre, Jason Robinson, Satoko Fujii, Han Bennink…) mais également au sein de son combo 100% féminin, le Myra Melford’s Fire And Water Quintet. Par le passé, elle s’était essayée au trio sous son nom, mais il semble que la formule n’ait pas perduré. Pour autant, elle revient ici avec « Splash », un nouveau projet en trio en compagnie de Michael Formanek et de Ches Smith. « J’ai voulu jouer avec la métaphore de la ligne en jazz » commente-t-elle pour expliquer sa démarche à l’œuvre, mantra qu’elle applique à « A Line With A Mind Of Its Own ». Elle indique avoir été influencée par le plasticien américain Cy Twombly et n’hésite pas à tracer des comparaisons entre son travail pictural et le sien. « Drift », la longue composition qui ouvre le disque, conduit directement l’auditeur là où elle veut l’emmener. Sur la piste d’une musique éveillée, vive et d’une éclatante fraîcheur. Formanek imprime aux compositions de Melford des arrondis, des courbes, les incurvant parfois avec une grande habilité. Officiant tant à la batterie qu’au vibraphone, Ches Smith leur confère une rythmique nervurée et colorée. Chacun des trois protagonistes se fend d’un interlude où il prend le lead. Et l’album de poursuivre avec une œuvre directement dédiée à Twombly (« Dry Print For Twombly ») avant de conclure sur « Chalk », un morceau où Melford se joue des boucles un peu comme Twombly se jouait graphiquement des lignes enroulées sur un certains de ses tableaux.
