Rebecca Martin : SHE
Sunnyside Records – Xango Music Distribution
La question est de savoir si vous allez être réceptif, en tant que jazzmen, à une musique uniquement jouée à la guitare acoustique et chantée par la seule voix de Rebecca Martin ? C’est dans les années nonante et dans le milieu de la scène jazz new-yorkaise que Rebecca a fait ses premières armes. En arrivant jusqu’à intégrer le groupe du batteur Paul Motian ou à jouer avec le pianiste argentin Guillermo Klein. Cette auteure compositrice interprète a, par la suite, publié toute une série d’albums et ce dernier me semble être son huitième. Un album qu’elle est venue enregistrer et autoproduire au Portugal, un album de treize titres (pour 35 minutes) et sur lequel elle reprend certaines de ses chansons issues de son back catalogue et auxquelles elle voulait donner une nouvelle chance via une nouvelle approche (certaines sont parues K7 ou sur des supports en éditions limitées). Pour illustrer cette nouvelle sortie, elle a opté pour une magnifique œuvre nommée « Standing Figure » de l’illustre peintre, graveur et sculpteur américain Nathan Oliveira. Immergeons-nous donc dans cet univers singulier où seules une guitare acoustique et une voix seront nos accompagnateurs. Laissons-nous immerger dans une atmosphère où la contemplation, la méditation seront nos guides. Quant à la musique, elle est tout simplement génératrice d’un spleen presque constant même si la composition sait se faire subtile, émotive, un brin nostalgique à d’autres instants. Mais ici tout s’écoule tranquillement, sans la moindre secousse. Tout est minimaliste, intimiste, apaisant et sied parfaitement à la délicate voix de Rebecca. Selon votre état d’esprit, selon votre capacité d’ouverture aux différentes musiques, vous succomberez ou réfuterez le monde, l’univers de Rebecca Martin. A vous de faire le choix. Pour moi, ce fut agréable d’écouter cette musique et d’écrire ces mots lors du gardiennage de l’exposition d’art contemporain « La couleur du temps » à la Galerie Juvénal à Huy. Tout se prêtait à merveille pour mettre ces ensembles en concordance.
