Rain Sultanov Syndicate : Mr. Joe

Rain Sultanov Syndicate : Mr. Joe

One World Records / Xango Music Distribution

Rain Sultanov est un saxophoniste ténor (qui joue également de l’EWI) azerbaïdjanais. Sultanov était ami de Joe Zawinul, claviériste autrichien qui se fit connaître auprès de Cannonball Adderley avant de rejoindre Miles Davis au début de sa période électrique. Avec Wayne Shorter, il fonda alors Weather Report, un des grands groupes fusion des années 70. A la dissolution de Weather Report, il mena le Zawinul Syndicate jusqu’à son décès en 2007. Il sortit également de nombreux albums à son nom. En 1997, Sultanov appela son groupe Syndicate, comme Zawinul.

En 2018, à l’occasion du festival de jazz de Bakou, Sultanov proposa un concert-hommage à Joe Zawinul, d’où le titre de cet album. Aux côtés du leader, on retrouvait le claviériste Elchin Shirinov et deux musiciens qui ont fait partie pendant de nombreuses années du Zawinul Syndicate, à savoir sa section rythmique, le bassiste mauricien Linley Marthe et le batteur ivoirien Paco Sery.

Cela commence par « Crazy World », une composition énergique de Sultanov, où Marthe et Sery montrent déjà tout leur savoir-faire. Suivent trois compositions de Joe Zawinul, extraites de la fin de la carrière de Weather Report et donc pas les plus significatives : « I Will Never Forget You », « This Is This » et « Processing » nous rappellent malgré tout à quel point Weather Report était un grand groupe, et cela grâce à l’interprétation de Sultanov et compagnie. « Miles In The Jungle » est une composition typiquement jazz-rock écrite par Paco Sery que le Zawinul Syndicate interprétait régulièrement sur scène. Après une ballade de Sultanov (« Last Moment »), le concert se termine par le « hit » de Weather Report, « Birdland ».

Voici un bel hommage, où on sent le fort respect de Sultanov envers la musique de Zawinul. Cela est très bien interprété, même si cela sonne parfois un peu « automatique » et manque un peu de feeling (la musique ne s’y prête peut-être pas vraiment).

Sergio Liberati