
Lea Maria Fries : Cleo
Heavenly Sweetness / L’Autre Distributio
A-t-elle dû accepter de faire des choix, des concessions ? Le jazz ou le rock expérimental ? Sa Suisse d’origine, Berlin ou Paris ? Le chant en anglais, en français ou en allemand ? Non, Lea Maria Fries (prononcez « Fri-ès ») s’est accaparée du tout. Aucune concession à subir, aucune ligne formelle ou préalablement tracée à s’imposer. Ce qui fait de chaque chanson de son premier album en solo, « Cleo » une œuvre à part, la pièce unique d’un puzzle à reconstituer patiemment. Les références / sources d’inspiration sont citées dans les notes biographiques qui nous ont été transmises : (dans un ordre aléatoire) Marc Ribot, Radiohead, Melanie de Biasio (nous sommes un peu sceptiques à ce sujet-là), Beth Gibbons. Tous ces noms résonnent à nos oreilles, c’est certain. Ils titillent notre curiosité. De façon plus prosaïque, on note, autour de son trio piano / basse / batterie la présence du trompettiste franco-catalan Raynald Colom (sur quatre titres) et de Vincent Peirani à l’accordéon (« India Song » autrefois immortalisée par Jeanne Moreau). Bien sûr, au final, je suis séduit, même s’il m’a fallu une bonne dizaine d’écoutes avant de lâcher ce texte quelque peu laconique, qui ne reflète que partiellement le plaisir que j’ai ressenti en découvrant cette chanteuse atypique.