
Oasis Boom : Cactus Bus
Nouveau venu sur la scène française, le duo Oasis Boom inclut deux musiciens venant de Lyon et Paris et ce « Cactus Bus » est leur premier album. Melissa Acchiardi (déjà chroniquée dans JazzMania via le groupe St Sadrill) joue du vibraphone, de la batterie et du synthé avec des baguettes. Formée en percussions classiques, elle aime composer, improviser, bidouiller. Vincent Duchosal joue sur une guitare électrique préparée. Il aime le maloya, un genre musical propre à l’île de La Réunion, le jazz contemporain, les musiques bruitistes et l’expérimentation. Tous deux jouent également au sein d’autres groupes et avec plusieurs compagnies de théâtre. Le son du duo résulte de riffs et de thèmes composés par Mélissa, mais également de plusieurs centaines d’heures d’improvisations. Contrairement à de nombreux groupes « guitare/batterie » (White Stripes, Black Keys, Black Box Revelation, The Kills) qui misent souvent sur l’énergie et le refrain accrocheur, Oasis Boom fait plutôt dans la limpidité. Il développe des structures singulières que le son particulier, assez clair, de cette guitare préparée accentue et par là même prodigue la spécificité, les sonorités assez uniques du duo. Le groupe joue une musique instrumentale qui alterne les ambiances calmes, retenues avec d’autres plus soniques, striées d’attaques à la guitare. Les rythmiques sont souvent hachurées, elles font pencher la balance vers le math rock, quant aux délicates notes de la guitare, elles évoquent le krautrock. Ce sont souvent ces deux styles musicaux qui sont évoqués, mais parfois les deux compères se démarquent en proposant un titre très dansant, remuant, noisy. C’est notamment le cas avec l’efficace « Waagon ». Mais plus nous avançons dans l’écoute, plus les morceaux donnent dans l’improvisation, dans l’expérimentation avec une touche space, atmosphérique (« Battistsu No » ou « Moma blanche ») ou des sonorités ou des bruitages stridents. Et régulièrement ressurgissent les rythmiques hypnotiques, un peu psyché et la transe s’ensuit. Elle fera ensuite place à l’accalmie. Un schéma qu’ils ont imprimé à de nombreuses compositions. Elles sont au nombre de onze, elles s’enchaînent et révèlent de la joie, une certaine insouciance, des nonchalances parfois, mais surtout de bonnes secousses. D’originaux débuts. Durs et doux, comme leur label !