Mauro Ferrari : MoonLanding
Alfa Music – Xango Music distribution
La première écoute de ce « MoonLanding – Science and Music for Love » m’a laissé perplexe. Qui était ce chanteur italien à la voix un peu grave, alternant le crooner et le chanteur de charme, m’évoquant parfois un peu Paolo Conte (« Biancaluna »). Possédant aussi un perturbant accent anglais quand il chante dans cette langue, notamment sur le classique « Moondance » de Van Morrison. Et pourquoi toutes ces belles voix féminines qui se succèdent au fil des titres, s’accaparant très souvent le lead vocal ? Et ces douze titres, des reprises qui partent un peu dans tous les sens : deux versions de « O Fortuna » de Carl Off, cinq chansons italiennes, mais aussi des covers de Sting, d’Otis Spann… Lors de la seconde écoute, je décortique le livret : sept pages explicatives en anglais (autant en italien) dans lesquelles Mauro Ferrari s’exprime. Il nous parle des « Trois piliers de la science » : la connaissance, l’aide envers autrui via la motivation et enfin l’amour. Bien beau tout cela, mais ensuite… Ensuite, Mauro dévoile le principal. Il est un scientifique renommé, il œuvre dans les cas de cancers en phase terminale, des cas incurables. Auparavant, il a dirigé des programmes scientifiques, cliniques, il a œuvré à la découverte de nouveaux médicaments. Il a dirigé des centaines de personnes de par le monde, et cela pendant plus de 40 ans. Puis il s’exprime sur la musique et nous dit pourquoi « la Lune » est le sujet de toutes les chansons du CD. Elle est un symbole romantique, elle intègre l’amour. Mais elle est aussi symbole de mort. Et puis, il a aussi rencontré Buzz Aldrin, le second homme à avoir marché sur notre unique satellite. Et nous arrive la finalité de cet album : Mauro est à la tête d’une fondation qui porte son nom, elle est basée à Udine et tous les bénéfices de la vente de ce cd et des concerts iront à des causes humanitaires. Voici donc le pourquoi de cet album qui voyage entre jazz, ballades romantiques, touches de soul, de blues et ancrage italien. Enregistrées entre l’Italie et Houston, au Texas, ces septante minutes voient défiler la participation d’une vingtaine de musiciens, dont l’Artemis Jazz Ensemble, l’Harmony Gospel Singers, une chorale d’une vingtaine de chanteurs, du Pezzè Strings Quartet, de quelques efficients guitaristes, souffleurs, pianiste, vibraphoniste et section rythmique. Et par-dessus, quelques magnifiques chanteuses, dont la star américaine Mary Griffin qui pose sa voix puissante sur le « Moon Blues » d’Otis Spann. Au fil des écoutes et connaissant la cause, on oublie le côté perplexe du début et on salue l’initiative de ce scientifique émérite, chanteur à ses moments de détente et qui possède une belle liste de contacts dans le monde musical. Un milieu qui l’a bien épaulé dans la réalisation de cette œuvre caritative qui vise un large public. C’est le but avoué par Mauro. Bravo Monsieur.
				