Samuel Blaser – 18 Monologues Elastiques
Le jeu complexe avec les cordes sur les photos de pochette du tromboniste reflète les dix-huit miniatures solo que Samuel Blaser présente ici. C’est aussi un clin d’œil à l’auteur suisse Blaise Cendrars et à son ouvrage « Dix-neuf poèmes élastiques ».
Il s’agit d’un enregistrement réalisé en 2013 au Funkhaus (les anciens studios de la radio de la RDA à Berlin). Pas de concert traditionnel sur scène, mais des exercices stylistiques extrêmement personnels et poussés, accompagnés d’effets acoustiques dans les recoins les plus insoupçonnés du bâtiment, tels que le vestiaire, les couloirs, les toilettes adjacentes et certaines salles. Les dix-huit « instantanés » ont été assemblés pour former un collage cubiste. Afin d’obtenir un résultat d’écoute optimal, il a utilisé des microphones et du matériel d’enregistrement adaptés. Le technicien et « concepteur sonore » Martin Ruch a veillé à ce que tout soit bien encadré.
Le morceau le plus court dure trente et une secondes, le plus long un peu plus de six minutes. En plus, Blaser a imaginé les titres les plus farfelus, tels que « Rotor Bursts », « Spotska », « The Grombling Man » ou encore « Le dialogue schizophrénique ». Du dadaïsme de la première lettre à la dernière note. Comme on pouvait s’y attendre, pas de mélodies fluides, mais des esquisses, des impressions, des glissandos et surtout des « spielereien » bien réfléchies. Samuel Blaser, le tromboniste non-conformiste qui jongle avec le son, l’espace et le mouvement. Après avoir visionné les enregistrements vidéo sur YouTube, l’ensemble du projet devient beaucoup plus clair et accessible. Déjà un « objet de collection » en raison de son édition limitée.
Une collaboration Jazz’halo / JazzMania
