Hi Res Heart : Move Fast And Mend Things

Hi Res Heart : Move Fast And Mend Things

Discus

Second album pour les anglais de Hi Res Heart et il voit une importante modification dans la composition du groupe. D’un trio comprenant Martin Archer aux différents saxophones, clarinette et harmonica, Charlotte Keeffe à la trompette et au bugle et Martyn Pyne à la batterie, percussions et vibraphone, le groupe a opté pour l’adjonction de cordes. Place donc désormais à un quintet avec Graham Clarck au violon et Michael Bardon à la contrebasse et au violoncelle. Si le premier album avait été peaufiné en studio, celui-ci résulte carrément d’une performance live. En effet, après un unique concert à cinq, le groupe est entré en studio dès le lendemain et à tout joué et enregistré en une seule journée. Sept plages qui se résument en quatre improvisations, dont deux longues de 20 et 24 minutes, et trois compositions issues de la plume des trois membres fondateurs. La spontanéité, l’envie de créer de nouvelles sonorités, furent les éléments conducteurs de leur musique. Une musique souvent abstraite à laquelle ils déclarent avoir insufflé quelque peu l’esprit du blues. Le saxophoniste et le violoniste occupent l’avant des sons mais les trouvailles, les interventions assez inhabituelles du percussionniste sont de bons étonnements. De belles secousses qui secondent les délires parfois tonitruants du saxophoniste. Charlotte Keeffe et Graham Clarck calmant cette ardeur avec des solos, des interventions plus modérées. Et Charlotte allant même jusqu’à composer un « Weeds » décalé par rapport aux autres titres. Un convaincant jazz plus traditionnel, swinguant et à la ligne mélodique bien efficiente. Sans oublier un beau passage au vibraphone. Mais dans son ensemble, le reste s’écoute comme si nous partions à la découverte d’une intrigue, tapis dans l’attente du prochain éclat sonore, de la future envolée saxophone / violon. De la secousse free. Hi Res Heart gravite ainsi entre improvisations et musique de chambre et laisse des espaces plus dénudés, comme un temps libre pour de bienfaisantes respirations. L’ensemble sied parfaitement comme support sonore pour une exposition d’art brut, pour un film d’art ou comme support d’un spectacle visuel comme de la danse contemporaine. Je n’apprends rien au groupe, puisque, suivant les salles et les budgets, il est régulièrement rejoint en concert par un artiste plasticien, un support visuel voire un danseur. Assurément, un groupe de scène.

Claudy Jalet