RVB Quartet : Hamabiwa
Challenge Records / New Arts International
Troisième album du quatuor formé autour de la guitariste Rebekka Van Bockstal, avec le saxophoniste et claviériste Elias Storme, le bassiste Otto Kint et le batteur Marius Couvreur. Derrière le titre bizarre de l’album se cache une explication simple. Il s’agit de la fusion des prénoms des premiers-nés des membres du groupe. Cela a également été la source d’inspiration pour explorer davantage les frontières et les parallèles entre jazz et rock, comme sur les précédents CD « Crossing Dimensions » (Solidude, 2017) et « Operation Dinner Out » (WE.R.F., 2022). « Brug En Terug » est le titre du morceau d’introduction. C’est un retour dans un décor presque bucolique, mais les commentaires acerbes de Van Bockstal viennent ébranler le caractère lyrique. C’est remarquable comment cela se fait sans excès, mais à l’aide d’une ligne fluide. Le saxophoniste Storme s’écarte à peine de son côté et apporte également des accents inquiétants, sans pour autant tomber dans les extrêmes. Le ton est donné. La mélodie et les détours aventureux constituent les points d’ancrage essentiels de « Hamabiwa ». « Eenrichtingsverkeer » évoque des images d’une artère très fréquentée où des dos d’âne provoquent de temps en temps des ralentissements calculés. « Sleep Song » est une ballade atmosphérique. « Discover-An Extension To Cetturu » semble dans un premier temps s’inscrire dans cette veine, mais après une minute, le quartet torpille cette ambiance intimiste. Un jeu de résilience et de contrastes, autre marque de fabrique du RVB Quartet. Chacun va jusqu’au bout de ses capacités. Pour revenir ensuite, avec « Daylight Decrease », à des rêveries poétiques, colorées par des sons veloutés du saxophone et les cordes pincées. Dans « Virtual/Real », ils flirtent avec des motifs menaçants, dignes de « Black Star » de David Bowie. Guitare et saxophone naviguent de manière étouffante à travers un monde souterrain sordide. Ils terminent avec le ludique « Wisserke », structuré autour d’un rythme staccato, un point de rupture inclus au milieu, après quoi tout prend des profils épiques. « Hamabiwa » est une suite plus que digne de ce qui l’a précédé. Surtout, le potentiel live sous-jacent se remarque. Entre-temps, Marius Couvreur vient juste de quitter le groupe pour des raisons familiales. Sa place derrière la batterie est reprise par Jesse Dockx (Anti-Panopticon, YENTL, Hnita Big Band).
Une collaboration Jazz’halo / JazzMania
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