Spinifex : Maxximu
Le spinifex est un genre de plante graminée souvent utilisée pour fixer les dunes ou les sols le long des côtes. Le mot dérive des termes latins pour « épine » et « faire ». Je ne sais si cette dimension étymologique a conduit à Spinifex à se nommer de la sorte, mais le rapprochement n’est pas inepte. Combo est établi à Amsterdam, il est emmené par le saxophoniste Tobias Klein autour duquel gravite un noyau dur : le trompettiste belge Bart Maris, un autre saxophoniste – ténor – en la personne de John Dikeman, le guitariste Jasper Stadhouders, le contrebassiste Gonçalo Almeida et le batteur/percussionniste Philipp Moser. Depuis une vingtaine d’années, il a investi bien des scènes en proposant un alliage tenant à la fois du free jazz et du big band en roue libre à la Flat Earth Society, conviant bien souvent des invités au passage. L’année dernière, nous faisions l’éloge de « Undrilling the Hole », un album se jouant du souffle et des turbulences. Sur « Maxximus », Spinifex a souhaité s’élargir, se maximiser. Ont été invités à grossir l’équipe : la vibraphoniste grecque Evi Filippou, la violoncelliste allemande Elisabeth Coudoux et la violoniste new-yorkaise Jessica Pavone. Pas comme simples figurantes, mais comme parties prenantes du projet. Coudoux signe d’ailleurs une composition, la très finement balancée « Springend ». La dimension acoustique apportée par ces trois musiciennes – les cordes et le vibraphone – tempère parfois les élans tumultueux des garçons. Pour autant, le combo reste fidèle à son amour des grooves sonnants et trébuchants. Ainsi ce « Annie Golden » écrit par Maris en hommage à la chanteuse/actrice éponyme, ou « Sack & Ash » que l’on doit à Klein, comme d’ailleurs la plupart des morceaux. En clôture, Almeida se fend d’une pièce un peu austère, un peu dissonante, au titre évocateur : « The Privilege of Playing the Wrong Notes ». « Maxximus » porte bien son titre, septante minutes de sons XXL, et pas une de plus.
