Aki: Het tij
Après deux EP’s, voici venir, sous la forme d’un premier LP, de nouveaux morceaux de ce jeune sextet anversois. Un projet mené par la batteuse Anke Verslype, responsable des sept compositions de ce « Het Tij » (« la marée »). Avant d’aborder la musique, j’aimerais attirer votre attention sur la très intéressante peinture qui illustre la pochette. Elle est de Soetkin Verslype, une artiste anversoise, certainement proche de la batteuse, vu le nom de famille en commun. Aki se définit comme étant un collectif de jazz et comprend, outre la batteuse, cinq autres musiciens qui jouent de la clarinette, de l’euphonium (tuba ténor), de la guitare, de la harpe et de la basse. Leurs chansons s’égrènent en douceur, elles nous offrent de la luminosité. Elles déploient des mélodies relativement simples, presque minimalistes. Elles nous introduisent dans un univers délicatement mélancolique, parfois cinématographique. On peut évoquer les sentiments de musique relaxante, d’alanguissement, de relâchement pour évoquer l’univers d’Aki. Seules quelques sonorités graves issues de l’euphonium et jouées par Niels Van Heertum, viennent furtivement secouer ces nombreux appels à la rêverie, à la limpidité. On peut même parler de jazz pastoral quand, sur « Samen I », le groupe joue une délicate mélodie cristalline. Ou de jazz aux accents post-rock sur « Daar woonden wij » quand enfin la musique propose une montée en intensité qui sera suivie d’un retour à leurs sons essentiels avec une agréable et finale descente. Parmi ces musiciens, j’ai particulièrement aimé les interventions du clarinettiste Joachim Badenhorst ainsi que celles du guitariste Willem Heylen mais les compositions d’Anke veillent surtout à placer « l’unité d’ensemble » comme axe central à sa musique. Qui développe encore un autre des nombreux aspects du jazz. Découvrez les beautés et l’apaisement de cette musique.