Alabaster DePlume, To Cy & Lee – Instrumentals Vol. 1
Alabaster DePlume est plutôt beau gosse. N’allez pourtant pas croire qu’il se contentera d’être un élément décoratif dans le paysage jazz. Bien au contraire : l’homme est un activiste qui travaille dans le « social » et qui combat farouchement le fascisme. Atypique, oui. La bio promotionnelle se termine d’ailleurs par ces mots : « Alabaster DePlume ne fait pas les choses comme tout le monde… Hallelujah ! ». Mais reprenons le projet à sa genèse, car il y en a une. Alabaster DePlume consacre du temps bénévolement à l’encadrement de personnes mentalement handicapées : Cy et Lee. Ensemble ils font de la musique et chantent, afin de donner à Cy & Lee un peu de confiance en eux et de leur préserver une place dans notre société. Parfois, Alabaster enregistre ces bouts de mélodies sur son smartphone puis les reproduit en studio avec son saxophone fatigué, qu’il cajole, et dont les gémissements semblent provenir du fond de l’âme. Alabaster DePlume a ainsi enregistré en huit ans trois albums confidentiels, avant de connaître le succès avec un quatrième unanimement acclamé : « The Corner of a Sphere ». « To Cy & Lee… » est une collection de titres qui figuraient dans la discographie du musicien londonien, à l’exception de deux inédits, dont le magnifique « What’s Missing » auquel Danalogue (The Comet Is Coming ») et le percussionniste Sarathy Korwar ont contribué. Avec, pour point commun le fait que tous ces titres sont des instrumentaux. La musique du saxophoniste nous invite à explorer des contrées peu connues. Il prétend s’inspirer des jeux vidéos et des animations japonaises, ce qui s’entend en effet un peu. Mais à sa façon. Avec légèreté, générosité et compassion, des mots qui lui correspondent bien.
Yves «JB» Tassin