
Alex Koo : Blame It on My Chromosomes
W.E.R.F. Records / N.E.W.S. Distribution
Lorsqu’on évoque le nom d’Alex Koo, le premier mot qui vient à l’esprit des amateurs de musiques (plurielles) est le mot « virtuosité ». Prodige de la musique classique dès l’âge de cinq ans, il a opté pour le jazz durant son adolescence. Sans rien renier des sonates et autres œuvres (de Rachmaninov à Glass), tant ces deux mondes que l’on voudrait opposer se côtoient harmonieusement chez lui. Réentendre à ce propos l’album précédent, « Etudes for Piano », paru également chez W.E.R.F., huit pièces commandées par Bozar. Outre ce solo, Alex Koo a toujours su s’entourer. Ralph Alessi et Mark Turner l’ont révélé au monde (« Appleblueseagreen » en 2019), Alessi encore et le batteur hongrois Attila Gyárfás l’ont accompagné sur le très réussi « Identified Flying Object » (2021). Des trios incongrus avec un piano et deux souffleurs ou avec un piano, un souffleur et un batteur. Ici, Alex Koo revient à une formule de base piano / contrebasse / batterie. Une formule améliorée au besoin par la trompette de Ambrose Akinmusire sur deux titres (dont le très bel hommage « Jonass » rendu à un ami disparu), le sifflement et la voix sur le cinématographique « Eagle of the Sun », la pièce maîtresse de cet album et même du chant avec un texte (« Slowly »). Ce trio se compose également de deux connaissances disposant d’un sacré pédigrée, à savoir Lennart Heyndels à la contrebasse et Dré Pallemaerts aux drums. Ce qui démarque celui-ci de centaines d’autres formations configurées de façon identique tient principalement sur la virtuosité de musiciens qui ne recourent jamais à des effets complexes ou gratuits. Tout est fluide sur ce disque 100% acoustique, limpide comme un dessin « ligne claire ». Très belle réussite !
Alex Koo et son trio en concert à Flagey (ce vendredi 7 février). Les dates de la tournée.
Retrouvez l’interview d’Alex Koo dans JazzMania ce mercredi 5 février.