Alula : Héliotropiques
Un fameux voyage ! A l’énoncé des titres déjà ! De la forêt primaire gabonaise (« Banzi Iboga ») au site archéologique cambodgien de « Angkor », des plaines de sel éthiopiennes (« Khadabsakar ») au sanctuaire marin de « Tubbataha » dans l’Océan pacifique, au large des Philippines… Chaque prospection étant entrecoupée de courts interludes (les « Mwinda »). On enfile une bonne paire de chaussures de marche (ou un casque audio, au choix) et on se jette à corps et âmes perdus sur les traces de ces bouts d’ailes rassemblés en un sextet dirigé par l’alto-claviériste Christophe Lehoucq. Un sextet dans lequel la chanteuse Swala Emati (que l’on a entendue dans le groupe afrobeat des Frères Smith), fraîchement arrivée, semble tenir un rôle de premier ordre. Des mélodies ? Oui… tranchantes, avec des rythmes irrésistibles, de ceux que l’on peut entendre dans les clubs d’Addis-Abeba. Et bien plus loin, car il ne peut exister aucune frontière quand on éprouve ce plaisir du « je » qui se multiplie pour former ces ensembles. Un plaisir qui se prolonge bien au-delà des sept minutes pour chaque titre de ces « Héliotropiques » (comptez même un petit quart d’heure pour franchir « Angkor »). Puis on se prend à en rêver, de ce voyage, en admirer les paysages et les rencontres ondulées, y compris celle de Didier Malherbe, membre du légendaire groupe de rock progressif Gong, venu collaborer en connaissance de cause. Oui, se laisser emporter par les vents…