Ana Carla Maza, une perle venue de Cuba
En 2021, la violoncelliste-chanteuse a enchanté le public du Gaume Jazz Festival, dans l’église de Rossignol. Elle était au Festival d’Art de Huy en 2023 et donnera une série de concerts en Belgique en janvier-février. Au cœur d’une tournée d’été de 120 dates (oui, cent-vingt !), elle nous a donné une petite interview.
Ana Carla, votre nouvel album s’intitule « Bahia ».
Ana Carla Maza : Oui, il s’agit d’un hommage au quartier de mon enfance à Cuba : Bahia, qui n’a rien à voir avec celui du Brésil.
A Cuba, la musique est reine, mais pas tant le violoncelle : pourquoi l’avoir choisi ?
A.C.M. : C’est un coup de foudre depuis que je suis toute petite. Dès que je l’ai entendu dans l’orchestre symphonique de La Havane, j’ai été impressionnée par le son de cet instrument qui résonne dans la tessiture de la voix humaine, c’est quelque chose qui est très connecté avec notre âme et nos émotions.
Vous l’utilisez de façon étonnante : cordes frottées, frappées, pincées et aussi comme un instrument de percussion.
A.C.M. : Quand on pense violoncelle, on pense musique classique, mais rarement comme à un instrument qui puisse improviser comme dans le jazz ou dans la musique des Caraïbes, un mélange de genres où on trouve même l’énergie rock quand je me produis sur scène. Tout ce que j’ai appris au Conservatoire de Paris, j’ai voulu le transposer dans mon propre univers pour exprimer mes goûts, mes voyages via le jazz, le classique, le rock et la musique latine.
Quels musiciens vous ont influencée ?
A.C.M. : Mon enfance a baigné dans la musique : j’ai entendu Omara Portuondo, Roberto Fonseca, mais aussi Sting, Gilberto Gil, Marisa Monte, des musiciens qui m’ont tous influencée. C’est un album entièrement acoustique, sans effets, enregistré en un après-midi, sincère et simple… C’est pour ça qu’il y a un titre qui s’appelle « Les Choses Simples ». C’est aussi la première fois que j’enregistre au piano, mais je compose toujours au piano. Il y a un morceau qui est un hommage à Myriam Valdes qui était mon professeur de piano à La Havane et qui m’a transmis la musique cubaine.
«Ma musique parle des choses simples de la vie, du quotidien, qui résonnent autant en moi que dans le public.»
Il parait qu’avant de monter sur scène, vous chantez et dansez dans votre loge…
A.C.M. : (rires) C’est une habitude que j’ai prise en jouant avec Jean-Louis Aubert avec qui j’ai tourné pendant quatre mois. Cette énergie rock généreuse était marquante pour moi, je n’avais que 19 ans.
Votre chanson « Le Petit Français », c’est du vécu ?
A.C.M. : Quand je suis arrivée à Paris, je ne parlais pas français. Je suis tombée amoureuse d’un Français qui m’a appris la langue. J’ai trouvé important de parler de ça parce que ma musique parle des choses simples de la vie, du quotidien qui résonnent autant en moi que dans le public.
Vous dites que pour être artiste, il faut savoir exprimer de la douleur, mais ça ne se ressent pas dans votre musique.
A.C.M. : Dans ma musique, il y a toujours de l’espoir, c’est quelque chose de très cubain. A Cuba, les gens n’ont pas grand-chose pour vivre, mais ils gardent toujours l’espoir, malgré les moments difficiles, on transforme tout en joie. Et puis la musique a toujours été un refuge pour moi.« Todo ira bien » comme dit ma chanson.
Ana Carla Maza
Bahia
Persona Editorial / L’Autre Distribution
En concert le 28 janvier à La Ferme ! (Louvain-La-Neuve), le 8 février à l’Espace Georges Dechamps (Herve), le 10 février à Finnevaux (avec le Centre Culturel de Dinant,)le 11 février au Centre Culturel de Perwez (avec Travers Emotion), le 12 février au Boabop Théâtre de Corroy-Le-Grand, le 16 février à la Maison culturelle d’Ath, le 17 février à la Maison de la Culture de Tournai, le 18 février au Centre Culturel de Bertrix. Infos : asspropro.be