Andy Emler : Le Temps est parti pour rester

Andy Emler : Le Temps est parti pour rester

Pee Wee !

Il y a de ces projets dont on pense a priori qu’ils sont complètement casse-gueule : un octet de clarinettes et une rythmique piano-basse-batterie ! On oublie… Pas Andy Emler. Le pianiste n’en est pas à sa première formule magique : ainsi ce MégaOctet où se sont croisés musiciens de jazz, de la pop, du rock, voire du rock métal. Faisant référence à ce dernier, on parlerait bien ici d’un MégaClaOctet réunissant le gratin de l’instrument dans toutes ses textures : clarinette en si bémol, clarinette basse, clarinette contrebasse (pour Laurent Dehors, bien sûr). Aux côtés de ce dernier, Elodie Pasquier, Florent Pujuila, Louis Sclavis, Catherine Delaunay et Thoma Savy pratiquent un exercice d’équilibriste à vous couper le souffle tant cet improbable ensemble fonctionne à merveille. Voilà une musique où le son boisé des huit instruments offre un éventail de couleurs saisissant, un ensemble rythmique clair et précis. Ajoutez-y ce petit brin de folie d’un trio rôdé à tous les possibles – les fidèles Claude Tchamitchian à la contrebasse et Eric Echampard à la batterie (càd la rythmique du MégaOctet, gage de cohésion et de parfaite entente mutuelle) – , et toutes vos interrogations sur la pertinence d’un tel projet tombent à l’eau, c’est le cas de le dire…, car il s’agit à la fois du temps, du rythme et de la météo qui se mêlent dans les titres et la musique : nuages, vents, froid, précipitations… C’est clair et net… un album incontournable de ce début d’année !

Jean-Pierre Goffin