Ann Peebles & The Hi Rhythm Section : Live in Memphis 1992
Ann Lee Peebles fait partie des toutes grandes chanteuses de soul blues. Elle est née près de Saint Louis en avril 1947 et débute en chantant du gospel dans la chorale de l’église de son père pasteur mais, vers 1965, elle commença à se produire dans des clubs de Blues et de R&B de Saint Louis. En 1968, à Memphis, Willie Mitchell l’invita à rejoindre son label Hi Records; il lui adjoignit la Hi Rythm Section constituée de Leroy Hodge (basse), Charles Hodges (keyboards), Howard Grimes (drums) et Thomas Bingham (guitare). Très vite, elle connut le succès avec sa voix sensuelle et enjôleuse et ses interprétations passionnées. En 1970, elle reprit à son compte le « Part-Time Love » de Little Johnny Taylor (un hit de 1963) qui la propulsa au-devant de la scène. Elle continua sur cette lancée avec d’autres tubes comme « I Feel Like Breaking Up Somebody’s Home » repris à Albert King, puis avec ses propres compositions comme « I’m Gonna Tear Your Playhouse Down », « I Didn’t Take Your Man », etc. Elle surfa sur les sommets de la gloire avec son « I Can’t Stand The Rain » en 1973. Son répertoire était savamment construit, avec minutie et talent, par le chanteur/compositeur/ manager Don Bryant qu’elle épousa en1974, un an après la fin des activités de Hi Records !
Il est à noter que les cinq titres cités sont repris, avec quatre autres, dans cet album qui reprend des faces inédites, enregistrées lors d’un show « Evening of Classic Soul » qui eut Memphis pour cadre en février 1992 avec, au programme, Ann Peebles accompagnée par la Hi Rhythm Section reconstituée, mais aussi une section de cuivres musclée et un chœur comprenant, entre autres, le chanteur David J. Hudson (au même programme, on trouvait Otis Clay : un autre album à espérer ?). Bien qu’ils n’aient plus joué ensemble depuis 1973, tous et toutes, Ann Peebles, la Hi Rhythm Section, les cuivres et les chœurs retrouvèrent la flamme dès le premier morceau et c’est à une séance torride à laquelle nous sommes invités ici. Outre les cinq faces précédemment citées, « Let Your Lovelight Shine » de Buddy Miles, « Didn’t We Do It » de Billy Always, « You Keep Me Hangin’ on » des Supremes sont remarquablement interprétées. Un bel exploit réalisé par cette chanteuse qui s’était retirée du show business en 1973 pour s’occuper de sa famille et qui fit un comeback fracassant en 1989 pour retravailler avec Willie Mitchell et son nouveau label, Waylo Records, avant de passer chez Rounder/Bull’s Eye Records, au début des années 1990, enregistrer des albums, participer à des festivals et à des tournées (notamment en Europe) et se produire dans des concerts (comme celui de Memphis en 1992), et ce jusqu’en 2012 quand une attaque cardiaque l’obligea à tout abandonner. Mais en 2022, à 75 ans, elle se portait encore très bien.