
Anneleen Boehme : Eunoia
Je dois vous faire un aveu. Mais en est-ce vraiment un ? Voilà, je me lance : la contrebasse est mon instrument de musique préféré ! Et tant pis pour la trompette, le violoncelle, les saxophones ou la guitare de David Gilmour que j’aime beaucoup aussi. J’aime la contrebasse quand ses cordes vibrent sur le manche. J’aime la contrebasse pour la sonorité chaude qu’elle dégage, qu’elle soit jouée avec un archet ou en pizzicatos. Bref, j’aime la contrebasse par-dessus tout, point ! Inutile ici de répertorier mes contrebassistes préférés. Attardons-nous sur l’une d’entre elles, Anneleen Boehme. Oui, c’est peu courant, UNE contrebassiste. Flamande, qui plus est. Tout comme Yannick Peeters, une autre contrebassiste que j’ai très probablement découverte grâce à nos amis de Jazz’Halo. D’autres l’avaient découverte avant moi. Au sein du LABtrio (avec Bram De Looze et Lander Gyselinck), ou à la tête du Grand Picture Palace. J’ai récupéré mon retard en la matière et je peux aujourd’hui aborder avec vous la sortie de son premier album enregistré en solo. Car « Eunonia » est un album dédié à la seule contrebasse, où seules la Mer du Nord (« Lux ») et la voix d’Anneleen (« Fuga ante proelium ») feront exception. Mieux, on peut parler ici d’un hommage à la contrebasse, rendu par une musicienne qui en repousse les limites. Gentiment… Tristement même, tant la mélancolie semble en envelopper les compositions (« Lament for the Worried » avec ses loops et sa partie jouée à l’archet). S’il est question de tristesse, il est également question de réconfort, notamment dans les improvisations en pur solo (« The Tempest » en ouverture, « Furorem »). J’aime la contrebasse et j’aime cet album d’Anneleen Boehme, riche en contrastes (le lâcher-prise de « Galaxy-brain »), sans temps morts, sans la moindre maladresse.