Arne Trio, Treasures From The Trash
ArneTrio
Treasures from the trash (autoproduction-www.arnevandongen.com)
Diplômé des Conservatoire d’Anvers et de Bruxelles, le contrebassiste Arne Van Dongen présente un parcours pour le moins éclectique : musique classique avec l’orchestre de La Monnaie ou l’ensemble de musique de chambre Oxalys, musique folk avec Panta Rhei, jazz avec Barre Philips ou Diederik Wissels, musique pour le théâtre et la danse. Dernièrement, en compagnie de Philippe Laloy, il s’est frotté au répertoire des Pink Floyd en version acoustique (“Kind of Pink”). Mais il est aussi compositeur et, pour ce projet “Treasures From The Trash”, il a constitué un trio sans batteur. Au piano, Florejaan Verschueren qui a étudié aux Conservatoires de Bruxelles, Anvers et Rotterdam. S’il est encore peu connu en Belgique francophone, il s’est fait connaître du public néerlandophone grâce au programme Sing That Song de la Een (chaîne publique de la Communauté Flamande), et pour son travail avec la chanteuse Karen Yperman. A la guitare, Bert Cools que l’on a découvert au sein de Darwin Case avec Xavier Rogé et Alexandre Cavalière puis au sein de Banjax avec le saxophoniste Erik Bogaerts. Mais c’est surtout au sein du quartet de Bruno Vansina, qu’il a vraiment montré toute son inventivité, notamment sur l’album “Stratocluster” avec, en invité, Steve Nelson, le vibraphoniste du quintet de Dave Holland. S’il montrait alors toute sa maîtrise dans la recherche de nouvelles sonorités électriques, ici, si l’on excepte la dernière composition All White avec nappes de guitare synthé, c’est avant tout à la guitare acoustique qu’on l’entend, en contrechant discret du piano et d’une contrebasse à la ligne mélodique fluide. Les 14 courtes mélodies de l’album (de 1’33 à 4’45) sont conçues, comme l’annonce Arne lui-même sur la pochette, comme autant de séquences de musique de film (avec, par exemple, ces “38 témoins” en référence au film de Lucas Belvaux) ou, si l’on veut comme une succession de tableaux aux couleurs pastels tels les tableaux de Kees…Van Dongen. Une musique intimiste aux atmosphères volontiers éthérées (Petit hameau, Joanna’s Harbour) qui prend parfois un air plus guilleret (Pas du tout son genre, Polska Ouarzazate), quelque part, si l’on tente une comparaison, entre l’univers de Jean-Christophe Renault et celui de Jean-François Maljean : tous les trois n’ont-ils pas côtoyé Steve Houben ?
Claude Loxhay