Atzko Kohashi et Tony Overwater :  Crescent

Atzko Kohashi et Tony Overwater : Crescent

Jazz in Motion / New Arts International

Après des études de piano classique au Japon et un premier contact avec le jazz dans le big band de son université, Atzko Kohashi s’envole à New York où elle étudie avec Steve Kuhn, avant de s’installer à Amsterdam où elle fait désormais partie de la scène jazz hollandaise. Elle y jouera notamment en duo avec le bassiste Frans van der Hoeven avant de former un trio avec le trompettiste Angelo Verploegen et un autre contrebassiste connu chez nous pour une courte collaboration avec Nathalie Loriers, mais aussi pour son intérêt pour les musiques arabes, Tony Overwater. Ce trio sortira en 2019 le très beau « Virgo » déjà sur le label Jazz in Motion, un projet où l’influence de la philosophie zen éclaire déjà l’intégralité de l’album.

Avec ce duo « Crescent », la pianiste et le contrebassiste poursuivent leur voie dans la sérénité et l’intimité. Si l’album reprend quatre compositions de John Coltrane, trois proviennent toutes de l’album « Crescent », dont l’intériorité allait trancher avec la suite de la discographie du saxophoniste. « Wise One », « Lonnie’s Lament » et « Crescent » nous plongent dans une atmosphère sombre et intimiste que prolonge un autre thème de Bob Haggart cette fois, lui aussi repris par Coltrane sur l’album « Ballads », « What’s New ». Autre thème coltranien, « Mir Syms » est lui repris dans une ambiance plus bluesy. Trois autres titres inspirés par Charlie Haden cette fois poursuivent dans cette même atmosphère de recueillement : « Nightfall » que Haden a enregistré avec le pianiste John Taylor, «As Long as there Is Music » enregistré avec Hampton Hawes et « Our Spanish Love Song » de « Beyond the Missouri Sky » en duo avec Pat Metheny.

Voilà donc un album à l’inspiration bien marquée où Atzko Kohashi et Tony Overwater démontrent une grande sensibilité et une parfaite communion d’esprit. Une belle pièce originale et centrale dans l’album est signée par le contrebassiste, « De Boot », parfait reflet de l’ambiance générale de cette très belle et apaisante galette.

Jean-Pierre Goffin