Azmari : In Oculis

Azmari : In Oculis

Sdban / N.E.W.S.

Sans mentir, JazzMania suit ce groupe bruxellois de longue date. Un groupe qui a sinué entre les lignes et les codes pour devenir l’une des plus belles attractions musicales de la capitale. Attendu au coin de la rue comme le facteur à la fin du mois (ah bon… ça n’existe plus ?) Azmari s’est régulièrement adapté au contexte ambiant. Un petit tour à Kingston, un autre à Istamboul, avec, toujours en point de mire, les ruelles d’Addis-Abeba. Ils avaient levé un très léger coin du voile lorsque je les avais rencontrés il y a un peu moins de deux ans (Entretien JazzMania) : il n’était pas aisé de concilier leurs agendas avec celui de leur saxophoniste / clarinettiste Ambroos De Schepper, impliqué dans une multitude de projets (Bandler Ching, Kosmo Sound…). Une configuration alternative d’Azmari était donc attendue. Exit Ambroos sur ce (mini) album de cinq titres pour une bonne vingtaine de minutes d’écoute. Retour par contre du guitariste Guillaume Souffrice (alias Mosso Mosso) au bercail. Sans qu’il ne soit question ici de sous-peser le pour et le contre de cette mutation, je me contenterai d’affirmer haut et très fort que ces cinq nouveaux titres, jouissant chacun d’une personnalité musicale distincte, sont tout simplement parfaits ! Il sera toujours question d’un groove irrésistible (« Night Plants Can Run » en entrée de jeu, ou l’ondulant « Eyelights »), mais aussi de recherches sonores situées à la lisière du psychédélisme (« 17th Tiger Print » en clôture) ainsi que d’ambiances cinématographiques (« Lizard’s Dream » aurait pu figurer sur un album des non moins exceptionnels Condor Gruppe). De quoi regretter finalement qu’il ne s’agisse là que d’un mini-album… Une suite dans la même veine est déjà attendue impatiemment !

Yves Tassin