Azmari : Sama’i
Attention, talents ! Auteur d’un premier EP « Ekera » déjà enthousiasmant, le combo Azmari (un mot qui désigne, en langage amharique, un chanteur équivalent de nos bardes) nous revient cette fois en configuration longue durée. Plus festif que jamais, assimilant à merveille les subtilités d’un éthiojazz enivrant. Nulle doute à ce sujet, que le contrat signé pour dix jours de concerts prestés à Istanbul a en effet « ouvert les oreilles » (dixit la biographie) aux membres du sextet qui semblaient pourtant déjà être à l’écoute du monde. Car il s’agit bien de fusionner, en quelque sorte et de façon personnelle, les sonorités qui secouent les clubs, d’Addis-Abeba jusqu’à la Turquie, au carrefour de l’Asie et de l’Europe. Fusionner… n’est pas recopier ! On ressent, dans les vibrations produites par cette musique-là, la passion qui anime les membres d’Azmari. Basse lourde, claviers d’un autre monde, percussions afro-jazz, cuivres hantés, breaks assassins : difficile de résister. On ajoute un peu de dub et l’ondulation peut commencer. 2021 semble s’annoncer plus festive que jamais. Azmari devrait enflammer les plaines cet été… Si le virus le permet.
Yves «JB» Tassin