
Baljuw : Dinsterwenk
A JazzMania, nous sommes toujours curieux à l’égard des petits labels, peut-être davantage encore quand ils sont belges. Il y a quatre ans, nous vous avions fait part de l’album éponyme de Theodore Wild Ride, un trio au sein duquel figurait Christine Ott qui matérialisait la dixième sortie sur Icarus Records. Plus qu’un label, cette structure, établie à Gand, animée par Jeroen De Wandel qui en est aussi son graphiste, organise des concerts pointus, des live sessions, propose des podcasts et même des petits films. Elle se veut « la plateforme des musiques qui ne rentrent pas dans des frontières définies ». Ce nouvel album, présenté conjointement avec une autre structure gantoise, Consouling Sounds, dévoile un duo formé par Nicolas Van Belle et Matthias Dewilde. Le premier est guitariste, le second claviériste (Fender Rhodes). Outre leur instrument respectif, tous deux apportent en renfort quelques appareillages électroniques. Amis de longue date, ils n’ont pourtant commencé à jouer ensemble que depuis peu, privilégiant au départ des sessions d’improvisation pour figurer par la suite au sein de l’affiche de festival Citadelic à Gand. « Dinsterwenk » est le résultat de plusieurs séances d’enregistrement. Les sept compositions – aux titres improbables – qui y sont reprises apparaissent de toute évidence travaillées et soignées, privilégiant les atmosphères délicates, contemplatives, méditatives, et parfois comateuses. Elles pourraient au besoin servir de bande sonore pour un film scandinave, voire pour un reportage sur les grottes oubliées de l’Europe centrale ou sur les sommets silencieux des Hautes Tatras. D’ores et déjà un des plus beaux disques de cette rentrée.