Bell Orchestre : House Music
Erased Tapes Records / Konkurrent
Bell Orchestre est un sextet montréalais. Il nous propose son troisième opus qui paraît 12 ans après leur album précédent (« As Seen Through Windows »). La musique présentée, entièrement instrumentale (si ce ne sont quelques chœurs), pourrait se définir comme du post-rock. Il s’agit d’une espèce de suite improvisée de plus de quarante minutes, divisée en 10 parties, qui va piocher dans des domaines les plus divers, allant de l’ambient à la musique électronique, du pop-rock à la fusion. Le tout donne un ensemble assez hybride, que l’on imaginerait aisément comme support musical à des œuvres filmées ou à des spectacles de danse (le groupe cite parmi ses influences Talk Talk, The Orb, Miles Davis – période fusion – ou Ennio Morricone). Son originalité tient surtout dans les instruments utilisés. Outre les classiques basse, batterie et nombreux claviers, la pedal steel guitar, le violon, la trompette, le cor d’harmonie ou encore le gongoma (il s’agit d’un instrument africain composé d’une demi calebasse recouverte d’une plaque de bois, pendu autour du cou avec une sangle) donnent une coloration particulière, parfois proche de la world music. Notons encore que si le groupe enregistre peu, c’est parce qu’il s’agit pour chacun des musiciens d’un side-project. C’est ainsi que deux des membres de Bell Orchestre (la violoniste Sarah Neufeld et le bassiste Richard Reed Parry) font partie intégrante du groupe de rock Arcade Fire.
Sergio Liberati