Ben Wendel : High Heart
Un cas à part ce Ben Wendel ! Ses qualités de saxophoniste / compositeur ne doivent plus être démontrées. Ce natif de Vancouver – installé aujourd’hui à New York – a collaboré avec des musiciens venus d’horizons opposés (aussi bien Tigran Hamasyan que Prince ou même la star du rap, Snoop Dog). Plus proche de nous, il participe activement au projet « Next.Ape » d’Antoine Pierre qu’il accompagne sur scène lors de la première tournée européenne. Sa renommée, Ben Wendel la doit aussi au trio ACT (trois albums à ce jour), et plus encore au groupe Kneebody dont les fusions électros (avec Daedelus notamment) ont laissé peu d’auditeurs indifférents. On achèvera cette introduction descriptive en pointant particulièrement le projet « The Seasons » inspiré de l’œuvre de Tchaïkovski : douze pièces pour douze mois, douze duos (Aaron Parks, Ambrose Akinmusire, Joshua Redman, … la crème!) pour douze vidéos publiées sur YouTube. Enorme succès ! Car oui, il le démontre régulièrement, Ben Wendel est un visionnaire. Un visionnaire qui se pose une multitude de questions sur le devenir de la culture, ses implications vers les technologies actuelles. On aurait pu s’attendre, vous le devinez, à ce que « High Heart » soit un album contrasté, voire chaotique, en équilibre instable sur les tendances. Du tout ! Il s’appuie certes sur une modernité sans failles, mais récupère aussi les bonnes recettes du passé. Bien aidé en cela par l’aisance incroyable de Shai Maestro aux claviers et par son vieux complice Nate Wood aux fûts (très impressionnant !), Ben Wendel nous propose ici des arrangements qui mettent en évidence un swing inattendu, porté par la voix de Michael Mayo. Ben Wendel n’a pas fini de scruter les horizons… et de nous étonner.
Yves «JB» Tassin