
Benedicte Maurseth : Mirra
Benedicte Maurseth est une violoniste provenant de la région du Hardanger (Norvège) qui a donné son nom à cet instrument dont l’usage est particulièrement prisé dans son pays. Elle a deux passions connues. Tout d’abord, la musique folklorique traditionnelle au sujet de laquelle elle a écrit quelques essais. Ensuite, et à l’instar de beaucoup de Norvégiens, Benedicte Maurseth est une adepte de l’écosophie, une doctrine qui prône la sauvegarde de la nature contre l’activité humaine. « Mirra », son deuxième album enregistré pour le compte du label Hubro, fusionne folklore et philosophie. Il s’agit d’un ancien mot du dialecte de Hardanger qui décrit le moment durant lequel les rennes sauvages forment un cercle afin de se réchauffer et de se protéger des prédateurs. Il s’agit donc d’un album conceptuel où des sons concrets (comme les grognements des rennes, mais aussi le renard, le faucon, le harfang…) jouent un rôle essentiel au niveau des compositions. Musicalement, Maurseth nous invite à la suivre dans de superbes paysages brumeux, entre musique folk et musique répétitive. Outre le violon (aux sonorités proches de la vièle), quelques touches électroniques discrètes (que l’on doit au bassiste Mats Eilertsen, bien connu des amateurs du label ECM), quelques percussions et quelques claviers contribuent à la confection de huit climats ambient magnifiques. Maurseth établit elle-même le parallélisme entre sa personnalité et sa musique : « J’ai grandi dans les montagnes où j’ai erré pendant des années dans toutes les directions, comme les rennes. Ils ne sont jamais loin, même s’ils restent insaisissables. » A découvrir.