Boris Schmidt Band, Now

Boris Schmidt Band, Now

Boris Schmidt Band, Now

HOMERECORDS

Natif du Luxembourg, Boris Schmidt s’est d’abord initié au saxophone classique et au piano, avant de suivre les stages jazz à Rossignol, avec André Klenes et Jacques Pirotton. A 16 ans, il opte pour la basse électrique puis, trois ans plus tard, pour la contrebasse. Après avoir étudié avec Marc Demuth, il s’inscrit au Conservatoire de La Haye et suit les cours de Hein Van De Geyn et Frans Van Der Hoeven, contrebassiste qui a enregistré avec David Linx, Diederik Wissels et Chris Joris. Installé à Bruxelles, il mène une carrière éclectique entre jazz et musique classique, notamment avec l’ensemble de musique ancienne l’Arpeggiata avec lequel il grave sept albums et se produit notamment au Carnegie Hall de New York. Côté jazz, il a pu côtoyer les saxophonistes Erwin Vann ou Steve Houben, comme le clarinettiste luxembourgeois Michel Pilz découvert dans les années 1990 à Comblain, ou le guitariste autrichien Wolfgang Muthspiel. Il a enregistré “Stringly 612” avec Jacques Pirotton, “Summer Residence” avec Bernard Guyot et Charles Loos et “Stories” puis “U Turn” avec le guitariste Fabrizio Graceffa. Contrebassiste au talent mélodique, il a souvent été sollicité par des chanteuses : Natacha Wuyts, Fanny Bériaux ou Chrystel Wautier (“Peace Of Time”). Pour cet album personnel, il a formé un quartet et convié deux invités pour certaines plages. Au saxophone ou à la clarinette basse, Bruno Van Der Haegen qui a suivi les cours des Conservatoires de Bruxelles et Amsterdam. Membre du Bravo Big Band, on peut aussi l’entendre au sein de Kleptomatics, un septet réunissant six souffleurs et un batteur ou le Metropole Orchestra pour un projet avec Gregory Porter.  A la guitare, Lorenzo Di Maio qui, une fois sorti du Conservatoire de Bruxelles, a formé le quartet 4 in 1 avec Jean-Paul Estiévenart, qu’il retrouvera pour son album personnel “Black Rainbow” mais il a aussi fait partie du quintet de Sal La Rocca, du quintet de Fabrice Alleman ou accompagné Chrystel Wautier. A la batterie, Lionel Beuvens qui, après s’être initié au jazz avec Antoine Cirri, a rejoint le Conservatoire de Bruxelles, mais il est aussi passé par le Lemmens Instituut en compagnie de Dre Pallemaerts et le Conservatoire de La Haye avec Eric Ineke, batteur hollandais qui a côtoyé Chet Baker. Après avoir côtoyé sa sœur Eve, Steven Delannoye, Peter Hertmans ou Greg Houben, il a formé ses propres formations : un quartet avec les Finlandais Alexi Tuomarila (piano) et Kalevi Louhivuori (trompette) et Motu (les mêmes plus la vocaliste Natasha Kelly). Sur différentes plages, Boris Schmidt accueille deux invités. D’abord, le trompettiste français Thomas Mayade, leader du Bravo Big Band et du quintet Lift avec la chanteuse Emily Allison, mais aussi membre du quintet et du tentet du pianiste Geoffrey Fiorese. De l’autre, l’Irakien Osama Abdulrasol, maître du qanun, une cithare arabe à la sonorité proche du cymbalum, qui a notamment enregistré l’album “Jedid”. Cette alternance entre saxophone et clarinette basse comme la présence des invités sur certaines plages permet à Boris Schmidt de varier les climats. Pour “Now”, il a écrit 13 compositions originales qui illustrent bien son talent de mélodiste : des compositions qui “chantent” avec de beaux solos de contrebasse (notamment sur Ere ne fustani, Almost 10, Confuzus ou Saffron & Thyme). D’abord une série de ballades avec la sonorité fluide et suave du saxophone (Ere ne fustani, Apalofor, Chemelot, Chassagnes) mais aussi des thèmes au tempo plus vif (Katleen Ryan), un blues (Smoochy Blues emmené par la guitare et la contrebasse) et, enfin, des plages sur lesquelles Bruno Van Der Haegen opte pour une clarinette basse à la sonorité ombrageuse (en solo sur Almost 10 Intro, 50 years dédié à la maman de Boris, Confuzus avec un beau dialogue avec la contrebasse). Avec les invités, d’autres atmosphères s’installent : avec qanun et trompette, Wet Sand prend des allures orientalisantes, avec solo d’Osama Abdulrasol; Eeesh, avec intro de qanun, adopte un tempo nerveux avec solos de guitares et contrebasse, tandis que Saffron & Thyme s’ouvre sur un beau dialogue entre trompette et clarinette basse. Boris Schmidt a su tirer le meilleur profit possible de cette formation à géométrie variable.

Claude Loxhay