Bram De Looze, Switch the stream
Bram De Looze, Switch the Stream
Révélé par le Momentum Jazz Quartet puis par le LAB Trio, un succès confirmé par sa participation à Urbex d’Antoine Pierre et sa rencontre avec le saxophoniste américain Michael Attias (album “The Howls Are Not What They Seem” du LAB Trio, Bram De Looze voit sa carrière prendre un nouveau virage : nouveau quartet de Ben Sluijs avec Dré Pallemaerts (album “Particles”), nouveau trio de Robin Verheyen avec Joey Baron (festival du Middelheim), projet KEM de Stéphane Galland, avec le flûtiste indien Ravi Kulur. Invité par la maison Maene, dont les pianos sont loués par nombre de festivals comme le Middelheim, il s’était déjà essayé au solo, sur une série de piano anciens (album Piano Forte). Le voici à nouveau en solo, cette fois, sur un Straight Strung Grand Piano de Chris Maene : un piano de grande taille dont les cordes ne sont pas croisées, comme la plupart du temps, mais droites, ce qui lui donne un son plus vibrant. Ce que Bram De Looze explique dans les liner notes : “le Straight Strung Grand Piano possède un son spécifique qui se frotte d’une manière inhabituelle à l’oreille moderne”. Pour cet album qui “parle de l’envie de changement constant, de l’addiction mentale à la nouveauté”, Bram De Looze a composé/improvisé 11 titres de 2’10 à 9 minutes : une pérégrination entre jazz contemporain et musique classique, toujours avec une grande indépendance entre les deux mains (Knife, Vexations), une musique contemplative (Break Of Day, Sense Of Air) dont le rythme s’accélère parfois de manière progressive (Avant 40 Beats) ou alors primesautière avec ses cascades de notes (Geese On The Move, Flyway). D’un titre à l’autre, Bram De Looze démontre sa volonté d’explorer tout le potentiel de ce Straight Strung Grand Piano : “La réintroduction et la combinaison de certaines techniques historiques importantes de la facture de piano dans un instrument moderne m’inspire et me motive à l’exploration”. Belle pochette symbolique avec ce cortège d’oies et bernaches en plein exode et prenant le risque de s’aventurer sur une autoroute déserte à la recherche d’horizons nouveaux.
Claude Loxhay