Breezy Rodio, If I Ain’t Broke Don’t Fix It
Breezy Rodio,
If It Ain’t Broke Don’t Fix It
Breezy Rodio est un représentant de la nouvelle génération de bluesmen, ceux qui constituent la relève et qui sont garants de l’adage «the blues will never die». Il en est ici à son quatrième album, le deuxième pour Delmark Recods. Il y démontre une grande créativité et une maturité de bon aloi, en tant que chanteur, guitariste, mais aussi producteur et compositeur (il signe les 16 morceaux de cet opus de plus d’une heure d’écoute !). Evidemment les 9 années passées dans le band de Linsay Alexander lui ont permis de prendre de l’assurance et de déployer tout son talent. Son groupe de base comprend le formidable pianiste Sumito ‘Ariyo’ Ariyoshi, Dan Tabion (orgue), Light Palone (basse) et Lorenzo Francocci (batterie) tous très en verve dans Desperate Lover (avec cuivres et orgue !), dans l’excellent A Minue Of My Kissing uptempo ou dans les blues lents A Woman Won’t Change et I’ll Survive et même dans le jazzy Don’t Look Me In The Eye. Suivant une règle devenue quasi générale, Rodio s’est entouré de guests qui mettent en valeur certaines de ses compositions comme Corey Denison (deuxième solo de guitare dans I’m A Shufflin’ Fool) – avec Quique Gomez harmonica – et chant dans un bien enlevé Led To A Better Life, un bel hommage à Mike Ledbetter prématurément fauché récemment dans une belle ascension artistique, un hommage auquel participe aussi Monster Mike Welch (guitare), l’ex-partenaire de Ledbetter ! On retrouve aussi l’harmonica de Simone ‘Harp’ Nobile dans le titre éponyme (où Rodio y va d’un superbe solo de guitare) et dans From Downtown Chicago où c’est Kid Andersen qui prend le deuxième solo de guitare. Comme signalé ci-dessus, Quique Gomez est là aussi à l’harmonica dans le trépidant Pick Up Blues et on notera encore la présence d’une section cuivres très efficace avec Constantine Alexander (trompette), Ian Letts (saxophone alto et ténor) et Ian ‘The Chief’ McGarrie (basse). Une belle réussite.
Robert Sacre