Brooklyn Funk Essentials : Intuition
Formé il y a trente ans, le sextet new-yorkais publie seulement son sixième album. La raison : ses musiciens sont extrêmement convoités et ont accompagné des pointures telles que James Brown, Parliament, Funkadelic, Kool and the Gang, The Meters, The Roots, Graham Central Station et d’autres. De nombreux musiciens sont également passés dans la formation et, de celle des débuts, ne subsiste que le bassiste fondateur et producteur Lati Kronlund. Présent également depuis de nombreuses années le guitariste chanteur jamaïcain Desmond Foster. Et c’est la chanteuse anglaise Alison Limerick (connue pour « Where Love Lives », un hit dans les nineteens) qui partage les vocaux depuis 2016. Le groupe comprend encore un batteur, un claviériste / vibraphoniste et un tromboniste. Six autres musiciens viennent les renforcer, essentiellement une efficace section de cuivres et deux joueurs de congas. C’est avec une reprise de « The Creator Has a Master Plan » de Pharoah Sanders que le groupe s’est fait connaître, a cartonné et depuis cette époque il est resté fidèle à ses racines. Elles consistent en une fusion entre funk, jazz et hip hop. Le groove et la danse sont d’autres finalités voulues au travers des huit titres de cet album. Heureusement pas à rallonges : on sent que le hit single est un des autres buts recherchés et, croyez-moi, il y a de la matière. Pour se démarquer quelque peu, le groupe opère quelques changements de style sur les deux derniers morceaux. Avec « Mama » il opte pour la fluidité d’un reggae dub nu jazz sur lequel Desmond Foster nous déclame un spoken word « à la Linton Kwesi Johnson » ! Le dernier morceau « Unkissed » est un titre plus soul, un peu reggae, sur lequel la voix d’Alison nous fait penser à Sade. Mais je me dois de vous dire que sur d’autres titres j’avais eu des flashes de Womack and Womack et de Grace Jones ! On ne se prend pas la tête et on se laisse porter par cette musique funky qui sait se moduler et séduire.