Bruno Angelini Open Land Quartet : Nearly Nothing, Almost Everything
« Soul Wanderings », comme un éloge à la lenteur, s’étire et vous hypnotise jusqu’à la dernière des sept minutes, là où le son se fond progressivement jusqu’au silence absolu, moment magique et suspendu. Sur un faux rythme pulsé par Edward Perraud, le violon acoustique de Regis Huby s’empare du « Peaceful Warrior » qui, petit à petit, lui échappe au profit de la contrebasse de Claude Tchamitchian de plus en plus discrète, sur le jeu de clochettes puis de notes éparses du piano… encore une fois le silence, léger et réparateur. « Present Time » nous surprend du coup par son rythme léger, joyeux, prélude à une quiétude de courte durée et un éclatement de tous les instruments. « Paterson » est une suite de quinze minutes en trois tableaux d’une grande poésie et d’une zenitude bouleversante. L’album se ferme à l’aube, « At Dawn », comme pour nous remettre d’un rêve éveillé, dans la douceur, avec une partie centrale où le violon prend des allures très contemporaines. Musique de chambre, musique contemporaine, jazz, improvisation, atmosphère, lyrisme, poésie, rien de tout cela, mais un peu de tout… « Nearly Nothing, Almost Everything », un titre d’album qui colle à la musique.