Ça jazz à Huy : édition 2021
Belle réussite pour cette édition malgré quelques contraintes toujours occasionnées par le virus… Dans l’ensemble le public a répondu présent. J’ai particulièrement apprécié le fait que tout se soit passé au même endroit, le beau Couvent des Frères Mineurs, même si ce n’est pas la finalité de ce festival qui inclut normalement des concerts gratuits dans des cafés ou sur la Grand Place. Ici c’était juste formidable d’écouter de la musique sans devoir subir les conversations de personnes qui, dans les endroits gratuits, boivent aussi leur verre sans se soucier que vous, vous êtes là pour la musique. Cette année encore, un large panel ouvert à différents styles de jazz était proposé avec, en sus, l’ouverture vers un jeune public, via Griboujazz. Le festival offrait aussi l’occasion à de jeunes musiciens, secondés par leurs professeurs du Conservatoire de Huy ou de l’Académie d’Amay, de se produire dans des conditions optimales. Large panel, je vous disais.
C’est Alec Mansion et son Trio Cafe Brasil qui a ouvert les festivités. D’emblée il a avoué être un simple troubadour et surtout pas un jazzman. N’empêche qu’il était accompagné par la paire de jazzmen des Verderamme ! Il a proposé des extraits de son album brésilien en version piano, guitare, percussions ainsi que des adaptations de ses succès, issus de la variété française d’il y a quelques années, en version bossa nova et samba. Belle tentative de s’ouvrir à un nouveau public.
Grand moment le lendemain avec le Pirotton-Froidebise Quatuor. Accompagné de la magnifique section rythmique de Slang (François Garny à la contrebasse et Michel Seba à la batterie), les deux talentueux guitaristes ont proposé un brillant chassé-croisé mélodique et virtuose entre leurs instruments et m’ont fait penser quelques fois à Wishbone Ash, dans les moments plus rock ! Compositions et reprises étaient au menu, introduites par d’hilarantes confidences (vraies ou fausses ?) de Froidebise. Le répertoire se fondait dans le rock, le jazz, le jazz-rock, le blues, avec des moments savoureux ou l’humour s’invitait. On y glissait un peu de Ten Years After, de Black Sabbath, un pur slow vintage façon groupe de bal, entre deux uppercuts ainsi que quelques reprises ! Vraiment un tout bon concert et 4 grands musiciens. Un véritable groupe de scène. Qu’on retournera volontiers voir en concert car il n’y aura pas de cd de cette formule ! Vous le lirez dans quelques semaines avec l’interview que Jean-Pierre Froidebise m’a accordée.
Je n’ai pu assister au concert de Sweet Caravan mais j’ai relevé, le lendemain, deux avis. Un garçon qui court les concerts « C’était bien mais manouche quoi ! » et celui d’un musicien « Ah oui, c’était vraiment bon ! ». Cela devait donc être très bien mais manouche ! (On peut rire, non ? Ce n’est pas méchant !)
Grosse foule le samedi pour The Viper’s Rythm Band. Les quatre musiciens ont offert un joyeux set axé autour des années trente avec du swing, du New Orleans…. Et devant eux, un couple de superbes danseurs qui rajoutait une dose de fun, de bonne humeur et d’envie de faire la fête. C’est Jazz 4 Fun qui terminait la soirée en nous proposant des relectures très intéressantes de classiques jazz, pop ainsi que le générique de « Games Of Thrones ». Un répertoire issu de leur cd « Smile » et renforcé par quelques inédits dont « Bluesette » et « A Child Is Born ». Alors qu’il n’a donné que quelques concerts depuis sa formation, le groupe devait aussi se trouver un remplaçant à la contrebasse et c’est Jean Borlée (de Sweet Caravan) qui s’est merveilleusement acquitté de cette tâche. Présentés par le leader saxophoniste, clarinettiste Jean Ryckewaert , au verbe facile et au contact aisé avec le public, les morceaux proposés alliaient mélodie et virtuosité ce qui eut le mérite de captiver l’assistance. Une belle soirée, sans prise de tête. Juste se laisser aller au plaisir de passer de bons moments.
Reste maintenant aux organisateurs de nous concocter une future belle quarantième édition.