Caleb Wheeler Curtis : The True Story Of Bears And The Invention Of The Battery
Le multi-instrumentiste Caleb Wheeler Curtis a imaginé un titre plutôt étrange pour son double album sur lequel il explore différents univers musicaux avec deux trios distincts. Sur « Bears And The Invention Of The Battery », il est accompagné du contrebassiste Sean Conly et du batteur Michael Sarin. Un autre musicien, Gerald Brauer, intervient sur deux morceaux en qualité d’invité. Curtis lui-même joue alternativement du stritch (un modèle de saxophone alto rendu célèbre par Roland Kirk), de la trompette, du sopranino et du saxophone ténor. Lors de certains passages, on reconnaît l’emploi d’overdubs. Les musiciens se débattent tous les trois dans un labyrinthe de pièces superposées. Curtis a produit l’ensemble des compositions, à l’exception de « Odessa », titre que l’on doit à Arthur Blythe. Attendez-vous à une descente en toboggan infernale, dans le style de Jon Irabagon. Il s’agit avant tout d’une visite guidée dans un laboratoire musical qui possède ses propres lois. Ainsi, vous entendrez comment le trio cherche, sonde, essaie et, parfois avec jubilation, obtient des résultats. Sur le second cd (« Raise Four : Monk The Minimalist »), Curtis, ainsi que le contrebassiste Eric Revis et le batteur Justin Faulkner, se frottent à neuf compositions de Monk. Le trio nous propose deux versions de « Raise Four ». Les musiciens alternent les passages nerveux et le blues modéré, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une réinterprétation intense, avec une prédominance de Curtis qui se donne à fond. Pour les lecteurs et les lectrices qui découvrent Caleb Wheeler Curtis avec ce double cd, nous les renvoyons également à ses autres albums ou à son travail avec des groupes comme Ember, Walking Distance et Orrin Evans and the Captain Black Big Band.
Une collaboration Jazz’halo / JazzMania
