Carolyn Wonderland : Tempting Fate
Alligator ‐ Références catalogue : ALCD 5007
Carolyn est une représentante charismatique du blues texan depuis une trentaine d’années. Née Carolyn Bradford en 1972, elle a démarré sa carrière à Houston, Texas, à l’âge de 15 ans et, à 18 ans, elle était à la tête des Imperial Monkeys, avec lesquels elle a gravé cinq albums entre 1993 et 1999, l’année où elle s’est installée à Austin. C’est là, en 2001, qu’elle a enregistré le premier des cinq albums en solo ayant précédé celui-ci et qu’elle a entamé des tournées en Amérique, au Canada, au Mexique, au Brésil, à Panana, en Europe, au Japon, … sans oublier ses tournées comme guitariste au sein du John Mayall Band (16 pays) depuis 2018 au New Orleans Jazz & Heritage Festival ! Elle y a gagné une multitude de fans séduits par son jeu de guitare original, varié et à nul autre pareil, son chant puissant au registre étendu, passionné et subtil, son dynamisme sur scène et ses compositions qui couvrent tous les problèmes de notre société, avec sérieux et / ou avec humour. Malgré tout, son impact sur le monde du blues en général restait limité de par le manque de promotion, de visibilité et de distribution. Ces lacunes sont maintenant comblées par son arrivée dans la famille Alligator.
Elle a composé six des dix faces de cet album et on l’y retrouve avec ses complices de toujours, Bobby Perkins (basse) et Kevin Lance (drums), entourés d’un panel d’invités comme Marcia Ball (piano) dans un savoureux « Texas Girl and her Boots » autobiographique, mené tambour-battant avec plein d’humour à la clé, accompagnée par le guitariste Dave Alvin (par ailleurs producteur de toute la séance et que l’on retrouve dans un passionné « Fragile Peace and Certain War » à portée sociale, lancé à toute allure avec Wonderland à la lap steel), ainsi que dans deux autres faces. Il y a aussi quelques ballades dont deux Tex-Mex : « Crack in the Wall » traite d’un sujet sensible au Texas, la saga des migrants (avec Jan Fleming, accordéon, Cindy Cashdollar lap steel, Dave Alvin, guitare) et le syncopé « Honey Bee » de Billy Joe Shaver, avec Fleming (accordéon). Notons encore un enflammé « Broken Hearted Blues », non autobiographique (Wonderland forme un couple solide avec l’humoriste A. Whitney Brown) et « On my Feet Again » jazzy et plus personnel dans lequel elle démontre ses talents de siffleuse (C. Wonderland est aussi poly-instrumentiste : guitare, trompette, accordéon, lap steel, piano, mandoline). Une mention particulière à une reprise de son copain Bob Dylan, « It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry », avec Jimmie Dale Gilmore (vo) et Cindy Cashdollar (lap steel).