Charlotte Planchou avec Mark Prioré : Le Carillon
Le Carillon de Charlotte Planchou, ce n’est pas le carillon que nous connaissons dans nos villes flamandes, c’est l’horloge de sa grand-mère qui rythme en trois temps la musique de cet album hors des sentiers battus. Par son répertoire d’abord : « Greensleeves », Kurt Weil, Léo Ferré (à deux reprises, rien que pour « L’Albatros » et « Est-ce ainsi que le les hommes vivent », ce disque tourne en boucle dans mon salon), Carole King, Purcell, Britten… Un improbable mix que le duo transforme en évidence. Par sa conception, celle du duo piano-voix (et un peu de guitare que Chartlotte Planchou utilise plus en coloriste qu’en virtuose de la six cordes), une formule épurée mais riche des sonorités amenées par le piano droit préparé de Mark Prioré. Et puis la voix si belle et si juste, sans ostentation, tout en pudeur, qui touche avec autant d’émotion à la musique classique qu’au charts US ou à la chanson française. Pour que la sauce prenne, il fallait un directeur artistique qui propose une cohésion sonore à ce projet : Daniel Yvinec a trouvé le juste équilibre entre une production sophistiquée et un rendu naturel de la voix et des cordes. Outre les titres déjà cités, « Mack The Knife », « Mon amant de Saint-Jean », « You’ve Got A Friend » sont des petits bijoux de finesse qui font de ce disque indéfinissable un vrai moment de bonheur.
