Cheer-Accident: Vacate
Les Flocons d’hiver
Chroniques inédites ou les disques qui ne pouvaient pas passer à la trappe
Cuneiform Records / Mandaï Distribution
Ce groupe indépendant, indie comme on dit, s’est formé en 1981 à Chicago et a depuis publié une trentaine d’albums sans pour autant connaître une énorme reconnaissance en dehors de la sphère alternative. A noter que sa première publication, en 1986, fut une cassette et que certains membres ont aussi collaboré avec des groupes comme Gastr del Sol ou Smog ! Depuis cette époque Cheer-Accident a connu de nombreux changements, suite à des départs et des décès, et actuellement, il ne subsiste que Thymme Jones (chant, piano, claviers, moog, trompette, batterie et quelques gadgets/percussions) comme membre fondateur. Sur ce nouvel album, il est entouré, selon les plages (12 pour 35 minutes) d’une quinzaine de musiciens qui officient principalement aux cordes et aux cuivres. Une partie de ces chansons a été enregistrée pendant la pandémie par le regretté Steve Albini mais ces dernières ne sont pas nommées ! Alors que le groupe évolue le plus souvent dans une sorte de rock avant-prog celui-ci est avant tout un hommage à la musique easy listening des années 50 et 60. Beaucoup d’orchestrations quelque peu classiques au sein de ces plages, de nombreux cuivres pour enrober ces sucreries sonores, et tout cela nous fait penser à une fusion entre Burt Bacharach, Divine Comedy et Beirut. Avec de temps à autre un petit clin d’œil pop (certainement pas voulu) vers les Beatles. Quant à la belle voix de Thymme elle penche plutôt du côté de Robert Wyatt ce qui n’est pas pour nous déplaire. Et avec cet accompagnement au piano sur la plage d’ouverture (« Closer ») le rapprochement avec la musique de Wyatt est encore plus évident. A noter qu’il y a aussi une uniformité dans le nom des chansons, puisqu’un seul mot a suffi pour identifier chacune d’entre elles ! En conclusion, nous sommes ainsi confrontés à un album bien installé dans l’easy listening, qui s’y complaît, qui propose d’agréables chansons, mais il faut aussi avouer que tout se ressemble quelque peu et que nous sommes rarement secoués, voire happés par une mélodie imparable. Juste embarqués dans une ambiance nostalgique et une plongée, peut-être, dans les premiers émois de Thymme. A conseiller aux personnes intéressées par les artistes nommés ci-dessus. Ça peut faire beaucoup de monde.