Chlorine Free, Free Speech
Chlorine Free, Free Speech
Que celui qui pense – une seule seconde – que le boulot d’un chroniqueur de Jazz Around glisse lentement sur les rails de la banalité vers la destination d’un ennui inévitable, que celui-là donc, ôte immédiatement cette ineptie de son esprit embrumé. C’est néanmoins une évidence : avec le temps, on croit avoir (à peu près) tout entendu, même l’inavouable. Mais lorsque l’on trace la double ligne sous la date de la dernière rédaction de l’année, que l’on parcourt d’un regard rés(h)umeur le bilan des écoutes, on se dit que décidément, la passion nous envahit à bon escient ! Pour preuve à nouveau, ce magnifique « Free Speech », lequel s’ajoute aux « Lilies » (Melanie De Biasio), « Art in the Age of Automation » (Portico Quartet), « La Saboteuse » (Yazz Ahmed), « Inspirations » (Dwight Trible) et à tant d’autres disques essentiels qui ont déjà si bien illuminé notre année 2017. Mais au juste, ce « Free Speech », c’est quoi ? Au fait, c’est une petite heure (car il n’en faut pas plus) de jazz funk électrique et confortable. Une petite heure durant laquelle la basse gonfle les pectoraux, la batterie groove ou se la joue boîte vintage Tr 505, et le Fender… rhode comme il sait si bien le faire ! Ajoutez quelques vents (un trombone, une flûte) parcimonieusement libérés ça et là (Rêves perdus) et vous penserez sans doute avoir atteint le Nirvana… Visez plus haut encore ! Chlorine Free s’est autorisé quelques incursions très réussies dans le hip hop, avec effets scratch garantis et l’appui généreux de quelques rappeurs d’origines et d’écoles diverses (Nya, Racecar, Mike Ladd, Mobydick…). On se surprend alors à rêver que notre année 2018 sera tout aussi passionnante !
Joseph « YT » Boulier