Christopher Zuar Orchestra : Exuberance
Après « Musings », ce compositeur, qui a performé avec de nombreux big bands (notamment The Brussels Jazz Orchestra) a mis cinq ans pour composer les sept longues plages (près d’une heure) de son second album qu’il a enregistré à New York. A la tête d’un imposant groupe de 24 musiciens, y compris quelques invités, Zuar nous emmène dans des compositions riches, complexes, variées. Chaque plage comporte une majorité de jazz de big band imposant, et quelques fois retenu, comprenant les interventions de différents solistes, deux ou trois selon les titres. Heureusement, elle possède aussi sa partie de classique baroque et de jazz cinématographique. Vu la longueur de certaines de ses compositions, Zuar s’est fait un plaisir d’y placer presque à chaque coup, toutes ses envies décrites ci-dessus. Mais il en a introduit d’autres, comme d’autres explorations, à moindre échelon et par séquences : un intéressant passage jazz manouche au sein de « Simple Machines » ou une fanfare assez guillerette dans « Before Dawn ». Sans omettre de nous insérer quelques passages bluesy, du folk gaélique, une belle ligne mélodique au sein de « Communion ». Des petites insertions à savourer rapidement, car ce ne sont que de brefs interludes placés au sein des titres parfois difficiles, tourmentés, composés pour sa considérable formation. Sur la plage titulaire, placée en fin d’album, la chanteuse Emma Franck module sa voix sur un texte composé par Anne Beal, l’épouse de Christopher. Anne est aussi responsable de l’artwork de l’album, et sur le site du label vous pourrez voir l’animation qu’elle a réalisée pour ce morceau. Sur le livret, vous pourrez aussi lire un texte élogieux que Fred Hersch a écrit concernant ce compositeur audacieux. Qui avoue avoir désiré composer des œuvres complexes. Le résultat est atteint.