
Clelya Abraham : Atacama
C’est du nom du désert situé au nord du Chili et à l’extrême sud du Pérou que la chanteuse, pianiste et compositrice d’origine guadeloupéenne, a titré son deuxième album enregistré en France. C’est de cet endroit que l’on observe le mieux le ciel depuis la terre et où le ressenti entre sciences et intuitions est bien présent. Clelya s’inspire de cette approche pour composer si bien que quelques titres portent des noms bien en évidence avec ces constats : Orion, Mystique, Nébuleuse pour en citer quelques-uns. Accompagnée par Kévin Lazakis (guitare et effets), Samuel F’Hima (contrebasse et effets) et Ananda Brandao (batterie), la pianiste nous emmène dans des ambiances nourries aux sources africaines, au jazz, à la samba, à la nu soul. Des inspirations qui offrent une belle diversité rythmique aux treize titres de l’album majoritairement menés par les sons du piano. Le jazz contemporain est là, créatif et virtuose, parsemé des nombreuses vocalises de Clelya, mais il offre une quantité d’ouvertures suivant les influences de la chanteuse. Il se veut festif quand l’île de la Réunion influe « Celebration », quand c’est l’île Maurice qui s’invite sur « Nebuleuse », « Mabouya » propose une rythmique de samba, mais lente, au contraire d’un « Sao Paulo » qui lui se décline avec une samba bien dansante. Le disque comporte aussi des instants plus modérés, comme des moments suspendus, notamment grâce à la pop soul de « Dear Soul » ou à cette ballade folk pop « I Keep Moving » ou comme dans le déjà nommé « Mystique ». Quant au titre « Peyi », inspiré par la Guadeloupe, il accueille la guitare africaine du maître béninois Lionel Loueke, seul invité d’un album jazzy, chaleureux, passionné, intime et planétaire à la fois.