Coma World : Coma World
Passée la première minute de « Wipe and Erase », prélude sans réelle substance, ce vinyle s’ouvre véritablement avec « Megatone », un morceau qui nous replonge dans le funk mancunien du début des années 80. Celui d’A Certain Ratio en l’occurrence, du temps où Martin Hannett était derrière les consoles pour façonner le son, alors froid et blanc, du groupe. Pour peu, on pourrait presque croire à une réédition d’un des premiers numéros du catalogue de Factory Records. L’écoute se prolongeant, on se laisse saisir, voire séduire, par la rythmique d’une implacable persuasion. Le bassiste Peter Bennie et le batteur Maxwell Hallett aka Betamax (Sons Of Kemet, The Comet Is Coming, Champagne Dub) s’associent ici pour ce projet naissant qui se concrétise avec cette première parution éponyme. Outre la tenue de leur instrument respectif, les deux apportent moult renforts en électronique et définissent d’emblée leur musique comme étant à la croisée d’un jazz expérimental et de l’électronique. Ils en assument eux-mêmes la production. Beaucoup de vignettes assez courtes ponctuent ce disque dont on regrette finalement qu’il ne comporte pas de plage titulaire – ou tutélaire – c’est selon. On aurait aimé voir notre duo entrer dans le territoire d’un dialogue plus abouti, plus senti. Qu’à cela ne tienne, le disque demeure intéressant et mérite l’écoute.
Eric Therer
