Coup de projecteur sur Jean-Jacques Duerinckx

Coup de projecteur sur Jean-Jacques Duerinckx

Jean-Jacques Duerinckx & Jean-Marc Foussat
L’Ile des Trésors
Fou Records

La première fois que j’ai entendu Jean-Jacques Duerinckx remonte à plus de dix ans. Je me souviens d’un concert mémorable avec son comparse Pierre-Jean Vranken (Les Nuits du Beau Tas) sous l’alias improbable d’Anal Plus. En 2016, je l’avais convié dans le cadre de « Solstices », un concert au sein du petit village de Fontin où il avait pu capter l’attention d’un public local non initié aux musiques aventureuses. Ces dernières années, c’est surtout au sein des combos Neptunian Maximalism et Zaäar qu’il évolue. Mais pas que. « L’Ile des Trésors » relate sa rencontre avec Jean-Marc Foussat pour un concert saisi sur le vif au Haeken Theatre à Bruxelles en mai 2023. C’était la première fois qu’ils jouaient ensemble. Il en résulte ces deux longues pièces improvisées, chacune de plus de vingt-cinq minutes qui évoluent en chaloupant au gré d’errances, de dérèglements, de remontadas féeriques. Saxophoniste chevronné, Jean-Jacques officie ici à la fois au baryton et sopranino, deux extrêmes de timbre qui se complètent. Son souffle se dépose sur les entrelacs tissés par Foussat (synthi AKS, piano, jouets). On y trouve également des voix traitées ou, vers la fin, la lecture d’un poème énigmatique écrit par une certaine Laure. Un disque îlien, assurément.

Föhn Ensemble
Föhn Ensemble
Creative Sources Recordings

Au sien du Föhn Ensemble, Duerinckx se tient aux côtés de deux autres souffleurs : le clarinettiste français Jacques Foschia et le saxophoniste (soprano) londonien Adrian Northover. Tout est ici question de souffles, de vents : le mistral, l’oroshi, le Böhmwind, le williwaw… auxquels le trio rend hommage. On demeure dans le champ de l’improvisation. Cette fois, le disque a été enregistré en studio, à Bruxelles. Il est produit par notre collaborateur Jean-Michel Van Schouwburg, toujours présent quand il s’agit de soutenir des excursions sonores hors des sentiers battus.

Eric Therer