
Craig Brann : For The Record
Ce guitariste américain basé à Brooklyn a déjà sorti six disques sur le label danois SteepleChase. Son septième enregistrement, réalisé après une longue convalescence, rassemble des musiciens ayant déjà collaboré avec lui : le saxophoniste ténor Greg Tardy et le bassiste Nicholas Morrison, présents sur son premier album « Advent[ure] » (2012), ainsi que le batteur Rudy Royston qui figure sur le second, « Mark My Words » (2014). C’est donc un quartet bien rôdé qu’on entend ici interpréter une série de compositions originales relevant d’un jazz moderne et mélodique profondément ancré dans la tradition. Craig Brann met en avant un jeu de guitare caractérisé par un son clair et une exécution fluide, notamment lors des improvisations construites sur des thèmes simples mais efficaces dans la tradition du hard-bop (« Churlish »). Il est aussi très présent en accompagnement grâce à des accords inventifs qui assurent les harmonies en dessous des envolées du saxophoniste. Quant au batteur Rudy Royston, il se démarque par un jeu très dynamique, et même parfois explosif comme sur le très enlevé « It’s Like She Said ». Bien souvent, c’est lui qui alimente la fournaise et propulse le quartet en avant. Sur « Old Man Sco », Craig Brann rend hommage à John Scofield avec un jeu différent qui adopte une approche groovy et bluesy, exploitant une technique de torsion des cordes (bending), propre à ce maître de la guitare fusion funky. L’album comprend également des ballades telles que « I Really Couldn’t Imagine », offrant ainsi un ensemble diversifié qui ravira autant les amateurs de guitare que les fans de jazz moderne.