Dandy Dandie : Hypnos & Morphée
La photographie de la pochette renvoie à la symbolique du symbolisme. Le titre y fait également écho. Quant au nom de ce groupe, il se joue adroitement des mots pour nous conforter dans l’idée que l’on aborde ici quelque chose de précieux. De fait, dès les premières notes, on ressent cette sensation de délicatesse qui nous dévoile un univers capitonné, voire capiteux à certains de ses détours que l’auditeur est enjoint de suivre au fur et à mesure que s’ouvre l’album. Deux hommes, deux femmes. Dandy Dandie revendique la parité, même si le gros du travail est assumé par Alban Darche, lequel signe les compositions et s’occupe des arrangements. Son travail de saxophoniste donne à la fois le ton et l’impulsion d’une musique qui porte et transporte des textes finement chantés par Chloé Cailleton. A ces confidences de souffle répondent le piano préparé – mais mesuré – de Nathalie Darche et la trompette domptée de Geoffroy Tamisier. Même si l’on ne distingue pas toujours clairement les paroles, elles proviennent de textes empruntés à Baudelaire, à Verlaine, au poète américain Theodore Roethke mais aussi à Jeanne Added (le très épuré « Madeline ») et à Alban Darche lui-même (« Un endroit merveilleux »). Un disque de brumes et d’opium. Un disque de sommeils rêvés. Un disque de chambre.