Daniel Romeo, Black Days Session #1

Daniel Romeo, Black Days Session #1

Daniel Romeo, Black Days Session#1

CQFD

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que Daniel Romeo a mis le paquet pour la sortie de « Black Days Session#1 ». Un premier album studio à l’approche de la cinquantaine, on a attendu longtemps cette naissance. Attardons-nous d’abord sur l’emballage : sortie en cédé et en double vinyls, le bassiste a clairement voulu soigner le son et la présentation, normal pour un musicien qui a son propre studio et passe pas mal de temps dans ceux des autres. Et puis il y a un line-up de luxe, lisez plutôt : Eric Legnini sur quasi tous les morceaux, Raf D Backer au piano, Alex Tassel au bugle, Flavio Boltro à la trompette, les sax de Christophe Panzani,Cyril Bugnon, Laurent Doumont, Michel Seba et bien d’autres… Toots Thielemans aussi sur un titre ! Et les arrangements pour cordes de Michel Herr sur deux morceaux. N’en jetez plus , la coupe est pleine ! Tout ce beau monde réuni pour dix compositions de Daniel Romeo ( onze morceaux, Vincent étant repris dans deux versions diffrentes). Et le résultat est plutôt bluffant. L’album s’ouvre sur The Black Days doucement funky, au groove intense, une intro façon Miles, un son guitare-claviers façon Scofield/Gvt Mule, ça vous plonge illico dans le bain. Si Daniel Romeo peut être bouillant sur scène, l’atmosphère est ici souvent pleine de retenue, Fat Cat (dédié à Eric Legnini) se laisse lui aller à un son plus profond et gorgé de funk. On savoure la superbe mélodie de Vincent dans une première version où l’harmonica de Toots Thielemans s’incruste joliment, la seconde en duo mettant en avant le délicat jeu de guitare de Julien Tassin. La Valse de Marijane en solo de basse absolu accompagné du quatuor à cordes est d’un lyrisme parfait. Daniel Romeo est franchement doué pour nous sortir de bellesmélodies qui restent en tête, ce qui fait de l’album à la fois un mix d’arrangements subtils, de rythmes prenants, de solos énergiques – Eric Legnini est particulièrement à son affaire dans ce style – et de mélodies qui restent en tête.

Jean-Pierre Goffin