Daniel Willem
Daniel Willem Gypsy Jazz Band, Sinto Swing (Homerecords)
Né en 1957, Daniel Willem a étudié le violon au Conservatoire de Liège dans la classe de Lola Bobesco, avant de se lancer dans une carrière musicale pour le moins éclectique: musique classique, folk avec le groupe Triskan, jazz avec les regrettés Jacques Pelzer et Milou Struvay, rock avec Jean-Pierre Froidebise notamment dans un répertoire de Bob Dylan, chanson bluesy en compagnie de Viktor Lazlo. Quant à son séjour en Californie, il lui a permis de côtoyer tant Stéphane Grappelli que Jean-Luc Ponty avec qui il s’est mis au violon électrique. Pourtant, s’il a participé à l’album “Amazone” de son ami Stéphane Martini en 1996, il n’avait pas encore enregistré d’album à son propre nom. Avec son Gypsy Jazz Band, il se montre fidèle à la plus pure tradition manouche, sa principale passion. Il faut dire que, pour cet album pour le label Homerecords, il a su s’entourer. A la guitare solo, on retrouve Samson Schmitt, véritable orfèvre en la matière en digne héritier d’une famille entièrement dédiée à la tradition tzigane. Invité régulièrement à la Django Week du Birdland de New York, Samson Schmitt a d’abord joué, en quintet, avec son père Dorado et son cousin Tchavolo, guitariste comme lui (album “Dorado Schmitt Family”), avant d’enregistrer différents albums personnels comme “Crazy Sound” avec Alexandre Cavalière et Daniel Willem ou “Twin Brothers” avec l’accordéoniste Ludovic Beier. Bref, un héritier de Django en ligne droite. A l’accordéon, on retrouve Tchavo Berger qui a formé notamment le quintet Swing 42 avec Popso Weiss (guitare) et Léon Humblet (accordéon). A la guitare rythmique et au chant, Sylvestre Berger et Popso Weiss, de la famille Weiss-Reinhardt et que l’on a entendu, entre autres, avec le Rosemberg Trio. Enfin, à la contrebasse, Patrick Willem, le frère de Daniel. Une vraie histoire de familles et une fine équipe dans la plus pure tradition tzigane issue de Django et Stéphane Grappelli. C’est particulièrement le cas dans ces compositions originales de Daniel (Souvenir du temps passé, Sarah). Mais Daniel Willem ne se contente pas de s’inscrire dans cet héritage purement instrumental, il replonge aussi dans des traditionnels gypsy chantés comme ce Kel Laïla kel, avec, en invité, Daniel Pollain au saxophone (comme à l’époque d’André Ekyan), comme Joseph Joseph ou ce An ou tchatcheben de Sylvestre Berger. Sur La rumba du petit bal, c’est Thierry Crommen qui est invité à l’harmonica et, sur Montmartre, Daniel Pollain à la clarinette (comme au temps d’Hubert Rostaing). Les rythmes aussi varient d’une Bossa triste à la valse musette de Niglo’s Waltz de Tchavo Berger et son accordéon voltigeur (dans les années 1930, Django a joué avec l’accordéoniste Vetese Guerino). Mais quelles que soient les plages et les rythmes, on retrouve toujours la même virtuosité du violon. Avec son Gypsy Band, Daniel s’est produit au Sounds et au Festival de Tournai; en trio avec Samson Schmitt, il est passé, à Liège, au Blues Spère et au club J. Pelzer mais aussi au Music Village à Bruxelles.
Le vendredi 4 avril prochain, il sera au Centre Culturel d’Ans-Alleur, en compagnie de Quentin Liégeois. Avis aux nombreux amateurs du jazz manouche.
Claude Loxhay