
Dans Dans : Zink
Dans Dans n’a que faire des genres et des conventions. Vous pourrez le lire ce mercredi à l’occasion d’un entretien que le trio flamand nous a accordé. Bert Dockx (guitare, frontman de Flying Horseman), Fred « Lyenn » Jacques (basse, synthétiseurs) et Steven Cassiers (fûts, synthétiseurs) nous le démontrent à nouveau en jouant à l’instinct ces huit nouveaux titres (tous originaux) posés sur le « Zink ». Huit titres interstellaires situés aux confins d’un blues poisseux ou d’un jazz déglingué, teinté de rock improvisé. Nous avions déjà unanimement acclamé le trio lors de la sortie de « Sand » (2016), quels superlatifs trouverons-nous pour vous décrire celui-ci ? Avec « Cinder Bay », « Zink » démarre comme une chanson que Chris Isaak aurait confiée à David Lynch. Sons et mystère… Les paysages se succèdent selon un principe semblable. Les routes empruntées semblent être confortables et sécurisées, mais à chaque tournant, le danger peut surgir d’une envolée inattendue ! Pertes de contrôle, contre-braquages et à nouveau, l’asphalte solide sous les roues (« Naiad »)… On se prend à rêver de la présence de Tom Waits sur ces routes. Il s’inviterait en passager clandestin sur « Blues Silver »… On relève la présence d’autres perles sur ce « Zink » bien astiqué. La force tranquille de « Sleeper » et sa basse hypnotique, mettant en lumière une sonorisation que l’on doit à Christine Verschorren (qui assure ici la relève de Koen Gisen), « Ravine » et ses chutes vertigineuses, « Shell Star » avec sa rythmique obsédante et un solo que Bert Dockx a clairement emprunté à David Gilmour…
Entre nos doigts et dans sa pochette d’un rose pastel magnifique, nous tenons sans doute ici l’un des disques essentiels de cette année de transition.
Dans Dans en interview ce mercredi dans JazzMania.