David Reinhardt : Spiritual Project & Voices

David Reinhardt : Spiritual Project & Voices

Label Ouest / L’autre distribution

Fils de Babik et petit-fils de Django, David Reinhardt a choisi comme eux la guitare pour, depuis l’âge de six ans, perpétuer le jazz manouche aux côtés d’autres représentants du genre comme Romane, Stochelo Rosenberg et le regretté Christian Escoudé. Mais en chemin, il a pris une bifurcation spirituelle qui a bouleversé son parcours musical. Il en est résulté un disque sorti en 2015, qui s’appelait déjà Spiritual Project, sur lequel les titres des chansons (« Deux Anges », « Jean 3.16 », « Conversion », « Nouvelle naissance », « Oh Happy Day » …) témoignaient à eux seuls que la musique serait désormais mise au service de ses convictions. En fait, on pouvait imaginer que ce pénultième enregistrement aurait été le dernier, mais voici, neuf ans plus tard, un nouveau disque réalisé dans la même ligne que le précédent au point d’ailleurs d’en reprendre quelques thèmes, mais cette fois, avec une participation majoritaire de chanteuses et chanteurs qui partagent avec lui la même foi.

Sur dix titres, on compte trois instrumentaux – la ballade « Ahava », un morceau enlevé et léger intitulé « Contemplation » et le bluesy « Jacques le mineur » – qui confirment que David Reinhardt est un guitariste au phrasé subtil capable de transmettre une tonne de lyrisme à travers un jeu d’une grande finesse. Le quartet qui l’accompagne est au diapason en faisant preuve d’une belle sensibilité. Restent les sept autres morceaux qui, par souci d’universalisme, sont chantés dans différentes langues. Évidemment, si la musique n’en est pas moins bonne, les paroles du style « car c’est la joie de l’Éternel qui fait notre force, notre bonheur… » ou « j’ai rencontré celui qui peut changer une vie, c’est Jésus-Christ mon ami… » imposent une perspective évangélique qui ravira sans aucun doute les fidèles, mais risque probablement de laisser les autres de marbre. En définitive, entre « bonne guitare » et « bonne nouvelle », c’est à vous de voir si ce genre d’album, qui porte les stigmates de son message jusque sur sa pochette, pourra vous séduire !

Pierre Dulieu